Bordeaux : Bassins à flot-la soucoupe de la discorde
En retenant ce projet de sculpture en forme de soucoupe volante, la métropole qui n’a pas vu venir le coup en faisant choisir à un petit groupe peu représentatif des forces vives du quartier, une œuvre qui faisait référence au VRIL, (sujet ésotérique et extra-terrestre qui fascina les Nazis – soulevé par Luis Erasmo Diez Arias). Ce choix allait soulever une fronde légitime.
Alors que l’artiste a expliqué sa démarche, qui n’est compréhensible qu’après beaucoup d’explications et de contorsions, peu lisibles par la majorité des gens qui passent.
« En ce qui me concerne, je comprends la démarche complexe de l’artiste issue du vécu de sa famille. Mais à trop intellectualiser ses raisons profondes, on tue parfois sa pensée première en ne laissant que le premier degré… sans s’en rendre compte. »
Le maintien de l’œuvre hors contexte et lisibilité immédiate devient incohérent.
Pendant le même temps un artiste de grand talent, le sculpteur Michel Lecoeur, qui avait réalisé le « Gulliver monumental » de la base sous-marine est relégué comme un paria. Son œuvre fut démonté suite au refus de la ville d’y faire les travaux d’un entretien nécessaire, de quelques milliers d’euros, bien loin du coup de la soucoupe.
L’art à Bordeaux doit-il être en permanence majoritairement l’apanage d’artistes extérieurs
Beaucoup de nos artistes locaux peuvent prendre à leur compte l’adage : « Nul n’est prophète en son pays ».
Si l’on doit laisser libre cours à l’esprit créatif, il n’en demeure pas moins qu’une collectivité est en droit de faire une commande avec un thème imposé. Mais encore faut-il avoir des idées !
Il me semble qu’une œuvre monumentale aux Bassins à flot de Bordeaux en relation avec la traite négrière et le commerce triangulaire aurait eu, à cette endroit portuaire beaucoup plus de sens.