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Comment les fichés S sont-ils surveillés?

Le fichier S ne constitue toutefois pas qu’une simple base de données : il est le point de départ de la surveillance minutieuse de ces supposés 20 000 inscrits. Les yeux et les oreilles de cette surveillance appartiennent à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et à la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) : ces deux organismes sont alors habilités à mettre en place un espionnage électronique, notamment en traquant les appels entrants et sortants des fichés, les sites internet visités ou bien les destinataires de leurs SMS.

La DGSI peut également surveiller physiquement les fichés S, notamment en plaçant une cellule d’enquêteurs aux alentours du logement du suspect. S’ils estiment que le risque est suffisamment élevé, les policiers ont l’autorisation légale de s’introduire dans le logement et d’installer un mouchard dans les appareils électroniques du suspect. Cependant, Eric Denécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement, nuance le constat au micro de BFMTV : «Un individu ne peut pas être arrêté avant de passer à l’acte. Si tous les individus qui sont passés à l’acte étaient de fait surveillés, c’est un signe que les services de renseignement ont bien fait leur travail ».

Les différents fichiers S

Créé en 1969, ce fichier comportait, en 2018, selon un rapport de l’Assemblée nationale, environ 620 000 noms, qu’il s’agisse de mineurs en fugue, d’évadés de prison, de membres du grand banditisme, de personnes interdites par la justice de quitter le territoire, mais aussi de militants politiques ou écologistes (antinucléaires, anarchistes, etc.).

Chaque catégorie possède une nomenclature, sous la forme d’une lettre : « M » pour les mineurs en fugue, « V » pour les évadés… Le FPR compte 21 catégories au total, selon la Commission nationale de l’informatique et des libertés, qui en fournit une dizaine d’exemples :

« E » (police générale des étrangers) ;

« IT » (interdiction du territoire) ;

« R » (opposition à résidence en France) ;

« TE » (opposition à l’entrée en France) ;

« AL » (aliénés) ;

« M » (mineurs fugueurs) ;

« V » (évadés) ;

« S » (sûreté de l’Etat) ;

« J » et « PJ » (recherches de police judiciaire) ;

« T » (débiteurs envers le Trésor)…

Terrorisme : existe-t-il une filière djihadiste venue du Caucase ?

Pourquoi sont-ils radicalisés ? Une soixantaine d’individus, âgés de 16 à 25 ans et originaires du nord Caucase, sont fichés S. Pour la plupart, ils sont les enfants de ceux qui ont fui les deux guerres d’indépendance en Tchétchénie. À cette époque, 20 000 à 40 000 Tchétchènes se réfugient en France. En 2007, tout bascule. La résistance en Tchétchénie s’islamise et s’inscrit dans le djihadisme mondial. L’antiterrorisme français estime que 150 individus nord-caucasiens sont aujourd’hui dans les filières en Syrie et en Irak. Sont-ils excusables ? Sur les 75 000 membres de la communauté tchétchène, les procédures d’expulsion des profils à risque sont compliquées, souvent condamné par la CEDH. 

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