COP 22 ? Comment concilier liberté et protection de l’environnement ?
Les activités humaines mal organisées sont souvent génératrices de problèmes environnementaux : pollutions diverses, production de déchets, diminution de certaines ressources naturelles, perturbations d’écosystèmes, impact sur la faune et la flore, etc. Comment pouvons-nous à la fois assurer un maximum de liberté aux individus et aux acteurs économiques tout en prenant au mieux en compte la question environnementale ? La liberté et la protection de l’environnement sont-elles seulement compatibles ? Comme toujours, la réponse est dans la simplicité de la véritable liberté.
Aujourd’hui, les espaces et biens « publics » sont les moins respectés justement parce que publics. Plus les biens et espaces publics disparaîtront au profit de propriétés privées (individus, entreprises, communautés, coopératives, etc.), mieux l’environnement sera protégé, spontanément, par tous. La responsabilisation des entreprises et des individus ancrée dans le droit de propriété est la seule voie possible. Elle permet de répondre aux deux questions centrales : Qui décide ? Qui paye ? Certes, cela implique une société où le droit de propriété est compris et respecté comme seul fondement social.
Chacun y est libre d’agir, de produire, de cultiver, mais chacun doit d’une part respecter la liberté et la propriété des autres, et d’autre part être responsable de ses actes. C’est cet équilibre qui assure celui de l’écologie. La simple application du principe de pollueur-payeur est déjà un garde-fou très efficace. Les marées noires sont l’exemple type de non application de ce principe, où le contribuable paie souvent à la place du pollueur, conduisant ainsi à une double peine pour les victimes impactées.
Savoir qu’on est toujours responsable financièrement en cas de négligences ou de prises de risques mal calculées reste probablement le meilleur moyen de pousser à une meilleure prise en compte anticipée du risque environnemental, pour les individus comme pour les entreprises. Et dès lors qu’il est anticipé par chacun à son niveau, le risque est réduit pour chacun et pour toute la communauté.
Tout ceci n’est valable que dans le cadre d’une société libre, où le respect de la propriété privée est le principe de fonctionnement même, y compris donc pour la « protection de l’environnement ». Ce terme est d’ailleurs malpropre, car la vie suppose l’exploitation de ressources et donc l’obligation de trouver un fragile équilibre entre protection et exploitation de l’environnement. L’autre avantage de l’écologie par la liberté, c’est d’assurer de toujours trouver cet équilibre en fonction du libre marché, c’est-à-dire en fonction de l’équilibre constamment renouvelé entre les préférences de l’humanité.
Certains verront dans l’appel à moins de règles formelles un appel au permis de polluer, habitués qu’ils sont à ne penser la « protection » qu’en termes de contrainte envers tous les « autres ».
Or dans tous les domaines, multiplier les règles et les contraintes se fait souvent au profit de certains oligarques et toujours en pénalisant les gens respectueux. Surtout, qui dit règle dit tricheur et les pollueurs arriveront toujours à frauder si le jeu en vaut la chandelle. Dans les domaines économiques et sujets à technologie, la faiblesse de la réglementation est toujours double : elle est vite obsolète et ne peut anticiper sur l’imagination économique des fraudeurs. Sur une question qui touche au long terme, la réglementation est une arme de court terme qui est par essence inappropriée et malsaine.
Dès lors, propriété privée et universalité du droit sont les meilleures protections des plus faibles face à l’absence de scrupules de certains. Une société qui respecte la propriété privée et la responsabilité individuelle sera toujours plus efficace qu’un quelconque Cerfa ou décret, fut-il (futile ?) le 2136-B.
Un autre fantasme voudrait que sans ministère de l’écologie, sans subventions et autres incitations, donc sans intervention publique, il y aurait moins de recherche et moins d’innovations vertes.
En réalité, le capitalisme de connivence paralyse et freine aujourd’hui la majorité des innovations viables et utiles. Toutes les fondations qui captent crédits et brevets grâce au législateur sont associées à des groupes pétroliers, énergétiques ou automobiles qui n’ont pas intérêt à laisser des solutions alternatives efficaces se développer. Ni à laisser des innovations majeures voir le jour en dehors de leur contrôle (tel le moteur à hydrogène, à eau, les automobilistes roulant à l’huile de friture, le thorium, le refus du tri des déchets). A-t-on vraiment besoin d’énarques pour que les éleveurs puissent développer le secteur de la méthanisation ? On subventionne des parcs éoliens non rentables et on empêche Mr Dupont d’installer une éolienne dans son jardin, est-ce cohérent ?
Bien sûr, beaucoup imaginent « ultralibéralisme » et libre-échange comme synonymes d’épuisement des ressources et de pollution incontrôlée, appelant à un communisme écologique désespérant.
Bien sûr, la cupidité et l’avidité sans limite existent chez certains hommes, dont le mépris pour leur prochain est cause de pollution. Mais si le problème c’est l’homme, il est aussi l’espoir et la solution, pourvu que le système social soit conçu pour l’homme avec toutes ses caractéristiques : la liberté.
Ce n’est pas le capitalisme ni le libéralisme qui dégazent en mer, c’est une ordure. Ce n’est pas une loi de plus qui l’en empêchera ; seul son propre intérêt l’en dissuadera. Les systèmes actuels où se mêlent étatisme, fausse écologie et capitalisme de connivence déresponsabilisent les individus, et ne donnent aucune motivation au fraudeur potentiel à arbitrer en fonction de ses enjeux écologiques de long terme. La nature n’y gagne rien, contrairement aux lobbies malsains et aux experts inutiles.
Plus les biens et les terres sont publics, moins ils sont respectés ; ils sont à tous et donc à personne à la fois. Seul un système sain où la propriété privée est respectée nous permettra de conserver un environnement en équilibre constant entre les enjeux d’une humanité en pleine mutation.
Citations
« Tout ce qui augmente la liberté augmente la responsabilité. » — Victor Hugo
« Trop de personnes croient que la liberté est gratuite alors qu’elle se paie, au contraire, un prix élevé, celui du devoir et de la responsabilité. » — Françoise Gourdon
« L’environnement, comme le reste, est affaire de responsabilité individuelle, et cela implique de maintenir un très haut niveau de liberté. » — Christiane Chavane, in Libres !
S. Geyres