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Le Jour d’Après : »Nous aurons nous la sagesse de parler – union nationale – pour redresser la France meurtrie et affaiblie. »Jean Pierre Grand

Confiné, mais actif.

Il y a seulement quelques semaines personne ne pouvait imaginer se retrouver assigné à résidence avec sa liberté d’aller et venir sévèrement encadrée. Nous observons comme chaque Français l’obligation absolue de respecter les règles de confinement et les gestes barrières. Pour un élu, comme pour chaque citoyen ce nouveau mode de vie s’apprend au fil des jours et nous fait découvrir une autre façon de vivre et de travailler.
Confiné à la maison, je partage mon temps d’activité d’élu entre deux postes de travail, mon domicile et mon bureau tout proche.
Les deux sont désespérément désertés. Avec mon épouse nous ne sommes que les deux seuls  » humains » au domicile, au bureau, je suis seul, bien seul.
Pour autant, j’ai l’impression, ce n’est d’ailleurs pas qu’une impression c’est une réalité, que je travaille bien plus qu’à l’ordinaire. Les yeux rivés sur l’écran, le téléphone à l’oreille, je n’ai jamais autant téléphoné, passé de mails ou rédigé des textes sans sortir une minute, recevoir, échanger avec mes collaborateur. Plus de coupures pour se rendre à des rendez-vous, des réunions, des déjeuners extérieurs, aller à Paris au Sénat, dans les communes rencontrer les élus. Le nombre de sollicitations, souvent sur des sujets d’importance, sont traitées sans délai, car elles deviennent la priorité de notre action quotidienne.
Notre activité purement parlementaire, les réunions de commission, les auditions, les réunions administratives, se déroulent en audio et visioconférences. Nos votes sont électroniques.
C’est efficace, mais effroyablement impersonnel, un peu inhumain. Les heures passent à une vitesse que l’on ne pouvait imaginer et à l’arrivée on a travaillé, sans lever le nez, des heures et des heures.
Mes seuls contacts extérieurs sont avec les commerçants de proximité, une fois par jour et quelques personnes âgées à qui je livre des courses indispensables. Je fais aussi quelques actions de reconnaissance humaine, là aussi, ces gestes importants pour ceux qui les reçoivent, se heurtent au peu de temps que l’on nous autorise à y consacrer. On aimerait tant en dire plus à ceux que nous avons en face de nous.
Un élu, dans la rue, il touche des mains, fait des bises, échange des mots, répond aux questions, désormais rien de tout cela.
On a l’impression d’être acteur d’un monde virtuel, imaginé par un studio de jeux vidéo.
je n’aurais jamais imaginé pouvoir rester si longtemps sans bises, sans poignées de mains, sans contact humain chaleureux dans les rues de ma ville.
Le jour nous sommes des ombres et la nuit venue nous disparaissons.
Rentrés chez nous, les médias nous rappellent l’effroyable réalité de l’épidémie, de ce COVID-19 tueur de l’ombre qui rode partout avec une sournoise efficacité meurtrière.

Le confinement incite à la réflexion, à la sagesse, alors peut être que le jour d’après, quand nous aurons gagné cette « guerre bactériologique », aurons nous la sagesse de parler – union nationale – pour redresser la France meurtrie et affaiblie.

Jean Pierre Grand
Sénateur de l’Hérault

Comments

  • Anonyme
    avril 20, 2020

    4.5

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