Crise du Covid-19 : « La France s’en est bien tirée, grâce à de meilleures mesures » Paul Krugman
« La France s’en est bien tirée, grâce à de meilleures mesures ». C’est le jugement d’un économiste américain, pour une fois positif, sur la France. Paul Krugman est pourtant un de ces Prix Nobel d’Economie qui a tant aimé tapé sur le système français et sa gabegie de dépenses publiques. La France était un « cas désespéré », dont « l’immobilisme culturel empêchait toute avancée dans la modernité ». D’ailleurs, nous détestions Internet et le haut débit.
Cela dit, « c’est discutable » précise Paul Krugman. Il nous dit – et c’est quand même un comble pour un économiste de le reconnaitre – qu’aucune donnée, aucun chiffre ne vient réellement étayer ces critiques.
D’abord, Paul Krugman admet que le choix français et européen de subventionner les entreprises pour qu’elles aient recours au chômage partiel a été plus judicieux que celui de distribuer des allocations chômage spéciales aux Etats-Unis. Parce que les contrats de travail n’ont pas été rompus, ni les liens avec l’entreprise, les salariés n’ont pas perdu leur place et ils sont simplement revenus travailler quand l’activité est repartie.
Aux Etats-Unis, les travailleurs ont été licenciés, ils ont candidaté à l’assurance chômage et ne sont pas revenus candidater pour un emploi lors de la reprise. Les Américains ont reçu des chèques, mais rien, ni moralement, ni intellectuellement ne les a incités à revenir travailler. Ils ont goûté à l’assistanat et certains y ont pris adhéré.
Ce qui fait qu’aujourd’hui, la France présente une bien plus grande part de population active qu’aux Etats-Unis et un taux d’emploi légèrement supérieur à avant la pandémie, ce qui n’est pas le cas pour les Américains.
D’ailleurs, la France peut se plaindre de ses « antivax » mais le taux de vaccination est, là aussi, plus important qu’aux Etats-Unis (72% contre 60%).