Crise sanitaire : La Chine doit-elle payer ?
C’est tentant. Face au poids des pertes humaines et économiques provoquées par la pandémie de Covid-19, qui s’est propagée depuis la Chine, les appels se multiplient pour demander des comptes à Pékin.
Cette étude, reprise par de nombreux médias, appelle la communauté internationale à mener une enquête et à demander une compensation à la Chine.
Depuis sa parution, plusieurs responsables politiques britanniques et américains entreprennent de se faire le porte-voix de ces accusations auprès de leur gouvernement. Si cette démarche a, légalement, peu de chances d’aboutir, le Royaume-Uni pourrait donc déposer plainte devant la Cour permanente d’arbitrage de la Haye, mais aussi devant l’ONU, la Cour internationale de justice et l’Organisation mondiale du commerce (OMS), pour rupture des engagements sanitaires.
Dans cette affaire, les Britanniques pourraient être épaulés par les Américains, puisque plusieurs membres du congrès des Etats-Unis, ont initié une enquête internationale sur la gestion de l’épidémie en Chine, en se basant sur le même rapport et en avançant la responsabilité de la Chine
En effet, le Parti communiste chinois, faisant passer l’idéologie avant la science, a commis trois forfaits:
Il a, le 1er janvier 2020, arrêté les médecins de l’hôpital central qui sonnaient l’alarme. Puis il a déclaré à l’OMS, le 13 janvier 2020, qu’il n’y avait pas de preuve que la maladie était transmissible d’homme à homme. Enfin, il a autorisé, le 18 janvier 2020, que se tienne à Wuhan un banquet patriotique géant de 40.000 personnes.
Mais il y a un problème, reconnaît Renaud Girard, éminent géopoliticien : « Il n’existe aucune institution au monde capable de fixer le montant d’une telle indemnité globale puis de l’imposer à un pays aussi puissant que la Chine. (…) Si faire payer Pékin n’est pas en notre pouvoir, nous pouvons en revanche réduire drastiquement notre dépendance à l’égard de la Chine, en relocalisant nos productions stratégiques sur le territoire national et européen. »
On peut se poser la question : pourquoi la Chine refuse-t-elle d’être transparente ? Pourquoi rejette-t-elle avec tant de véhémence une enquête internationale ? Aurait-elle quelque chose à cacher ?
Après l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima en 2011, le gouvernement japonais n’avait pas hésité une seconde à faire appel à des experts de l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique de Vienne), pour l’aider à combattre la contamination. Pourquoi la Chine ne ferait-elle pas de même ? Ne se grandirait-elle pas à se saisir de l’occasion pour proposer la constitution, au sein de l’OMS, d’une agence internationale de contrôle des laboratoires à risques épidémiques ?
Sophie Houlcate
Cédric Leboussi
4.5
DERAN
OUI LA CHINE DOIT PAYER