Critique des programmes politiques – Général Didier Tauzin – Constat
Ce personnage n’est probablement pas le plus connu ni celui qui a le plus de chances de finir à l’Elysée, mais la nouveauté de son discours, son positionnement à droite et le soutien qu’il reçoit de certains libéraux me conduisent à m’intéresser à ses dires. Je commencerai par son « constat ».
Dans l’ensemble, on retrouve peu de thèmes, mais ils sont indiscutablement pertinents, même si comme on pouvait s’y attendre, aucun ne couvre explicitement les institutions au sens large, signe d’une analyse de surface ou, de la part d’un général de division, d’un manque de culture libérale.
En économie, la récession, le chômage et la fiscalité « vexatoire » sont évoqués. Au passage, il utilise le terme de « PIB marchand » qui interpelle, car il laisse entrevoir un candidat qui perçoit le poids des 57% étatiques de cette métrique, sans pour autant en faire un point d’analyse digne de son constat politique. Concernant le chômage, aucune piste ni cause possible n’est indiquée. Point faible ?
Outre l’insécurité, objective, la « cohésion nationale » et autres valeurs collectivistes de la droite « nationale » ressortent comme fers de lance : « famille attaquée », « union nationale ». Sous l’angle libéral, c’est ce besoin de « cohésion » qui est dérangeant. On est loin de la promotion de l’individu.
Il porte un sain diagnostic sévère envers l’enseignement et un « ascenseur social » détruit, mais s’inquiète de la « défiance des parents envers l’éducation nationale », comme si celle-ci était sacrée.
Enfin, la politique est abordée. Pour le coup, sa vision de la démocratie finit de convaincre de son incompréhension des enjeux sociaux à l’heure d’Internet. Ainsi, il regrette « des taux d’abstention proches de 50% » sans plus de diagnostic. Il pense la démocratie comme devant faire « entendre les revendications du peuple », ce qui donne envie de le placer tout à gauche de l’échiquier.
Notre candidat termine en annonçant trois défis, qui feront sans doute la trame de son projet. En premier, le chômage, parfait. Il nous souffle le chaud : « briser tous les carcans qui retiennent les fabuleuses énergies » ; mais surtout le froid : « mener une politique économique volontariste ». N’a-t-il donc pas compris que la seule politique volontariste qui vaille consiste à cesser d’en avoir ? Ou alors, de démanteler, de « briser » les codes et les institutions avec – en effet – volontarisme ?
Finissons avec le second défi, il était prévisible. Il s’agirait de « présenter un projet à [la] population » et de « [mettre] en avant un socle culturel et un but commun ». Il est gentil notre général, mais il se croit encore dans les années 40 ou 50. Il n’a pas compris l’enjeu immense qu’il y a en France à faire confiance à l’individu et à déconstruire les barrières qui empêche les buts de chacun de s’exprimer.
Général Didier Tauzin – Constat : https://rebatirlafrance.fr/1-le-constat/