Cyril Maccioni incarne une nouvelle génération d’artistes qui valorise l’identité de ses créations tout en y apportant cette indéniable note contemporaine
C’est à son plus jeune âge que Cyril se découvre une passion pour la création. Pendant plusieurs années, sa soif d’apprendre et de se dépasser lui ont permis d’acquérir un certain savoir. Son parcours que l’on peut qualifier d’atypique illustre clairement sa philosophie. Diplômé de l’Université de Corse, successivement pompier puis mannequin professionnel, ses inspirations se nourrissent de sa terre, la Corse ; et de ses voyages à travers le monde. Au fil des expériences et des rencontres il garde à l’esprit son rêve : se consacrer pleinement à la création.
Ce rêve il le touche du bout des doigts en 2014 lorsqu’il commence à développer son propre atelier dans la région de Bastia, en Haute-Corse.
Dans un premier temps Designer Maker, il manipule et assemble les matières qui le fascinent depuis longtemps : le béton, le bois, l’acier, le verre, et plus récemment les matériaux composites qui lui ont donné l’envie de passer à la sculpture.
Chacune de ses œuvres n’existe que dans un seul exemplaire.
Autodidacte, sensible et curieux, Cyril Maccioni est un artiste libre qui ne se fixe pas de limites dans sa démarche créative.
Sa créativité, sa générosité et son humilité lui ont permis de s’imposer, en quelques années, comme l’un des artistes corses les plus talentueux de sa génération.Aujourd’hui, l’artiste s’est investi pleinement dans la sculpture afin d’en faire un vecteur capable de véhiculer son message concernant les maltraitances infligées aux animaux et d’un point de vue plus général l’extinction des espèces animales et la santé de la planète.
L’artiste et sa démarche
La couleur noire est un appel à des reliefs, des échancrures, des sillons dans la matière noire qui révèlent la lumière et les reflets. Car ce n’est pas la couleur noire elle-même qui est le au centre de son travail, mais bien la lumière qu’elle révèle : il s’agit donc d’accéder à une symbolique qui dépasse la couleur, une sorte d’au-delà du noir.
La matière pour la sculpture est tout à la fois, immatière changeante et vibrante qui ne cesse de se transformer selon l’angle par lequel on l’aborde. Il lui faut le relief et l’épaisseur pour créer.
Ce qu’il essaye de rendre, c’est le sens du mouvement. Son instinct le guide. Son esprit s’inspire. Ses mains créent. Le travail de l’artiste est tout en volumes contrastés : force et douceur, solidité et fragilité.
En s’immergeant dans sa représentation de l’animal en souffrance, l’artiste évoque à sa façon les maltraitances infligées à ce dernier, il choisira de le faire au travers de l’image, qui par l’intermédiaire de la couleur noire et les reflets qu’elle génère, va mettre en exergue le sacrifice animalier.
L’artiste nous montre en fait, par le choix de les priver de leurs yeux, que ces animaux ont sacrifié une part d’eux même dans le but de nous faire réagir quant à leur condition, nous inciter à « voir », et ainsi nous convaincre du mal que nous leur infligeons, et par la même, pointe du doigt le paradoxe de notre société basée sur l’image et la surconsommation puisqu’il se sert de ce qui brille et attire l’œil cette fois-ci dans le but d’alerter et non de surconsommer.
Le choix de la couleur noire voulu par l’artiste pour plusieurs raisons vient accentuer la réflexion de la lumière sur l’œuvre (La couleur noire est la couleur que l’on retrouve sous le miroir, c’est également la couleur du deuil, c’est la couleur la plus délicate à réaliser car elle à la propriété de refléter et de rendre très visible le moindre défaut, et ici, face à la sculpture, le défaut est bel et bien l’Homme.
Le paradoxe de l’image, l’usage du mot « réflexion » dans les deux sens du terme (le reflet et la pensée) et la question du sacrifice révélé par la couleur noire, « transcender la matière » est avant tout le résultat d’une introspection de l’artiste, et dont la finalité réside dans une exhortation à l’acuité.
Une exposition en cours… « Transcender la matière »
L’exposition « Transcender la matière » est le fruit d’une longue période de travail qui s’est échelonnée quasiment sur deux ans.
Durant cette période, l’artiste s’est considérablement investit personnellement et financièrement dans le but de présenter une série d’œuvres d’un haut niveau et dont le message porté par ces dernières se veut très fort.
Les matériaux choisis par l’artiste ainsi que le thème de son œuvre ont nécessité une approche relativement longue qui résonne pour le sculpteur comme une introspection nécessaire à l’évolution de sa carrière.
L’utilisation des matériaux composites (fibre de verre, fibre de carbone, résine à haute résistance mécanique, et d’autres matériaux de pointe) lui ont permis de donner vie à son projet d’exposition animalière qu’il considère avant tout comme un vecteur afin de sensibiliser le public à la cause animalière.
L’artiste a fait le choix d’opter pour une technique alliant la méthode de sculpture la plus ancienne qui soit, à savoir la taille directe (ici, dans un bloc de polyuréthane et non dans la pierre, mais toujours entièrement opérée à la main) et les matériaux les plus modernes afin de procéder au recouvrement de cette matière brute initiale qui se veut très légère, dans le but d’apporter un compromis de légèreté et de pérennité de ses œuvres. L’œuvre terminée est donc pleine contrairement à une sculpture de coulée réalisée dans un moule. Cette œuvre n’existe donc que dans un seul exemplaire.
Bien qu’habituellement très secret, l’artiste proposera une nouvelle approche, le public pourra pour la première fois aborder le travail de ce dernier comme s’il était présent dans l’atelier puisque l’artiste a choisi d’accompagner cette exposition d’une rétrospective, un documentaire vidéo sous forme de time lapse permettra d’assister à l’évolution des œuvres des prémices jusqu’au dernier geste accompli.
Un geste évocateur d’une certaine transparence qui pour l’artiste représente un moyen d’appréhender, de sensibiliser et de communiquer pleinement autour de son œuvre.
Anonyme
4.5