De la ferme à la table : quelles conséquences pour les agriculteurs ? par Anne Sander
Après l’adoption du mandat de négociation sur la réforme de la PAC, le Parlement entame son travail sur la stratégie de la Ferme à la table, publiée en mai dernier par la Commission européenne. L’audition menée aujourd’hui par le Groupe PPE vise à entendre différentes expertises sur la mise en place de cette nouvelle stratégie et ce afin d’engager un travail sérieux, raisonné et qui puisse profiter à tous consommateurs comme producteurs.
« Deux questions doivent aujourd’hui être mises en exergue. D’une part la question des effets concrets de la stratégie, doublée par la stratégie biodiversité, doit à tout prix faire l’objet d’une étude d’impact. D’après des études, la production agricole européenne pourrait baisser de 7 à 12% et les prix agricoles pourraient augmenter de manière significative du fait des coûts additionnels occasionnés par ces deux stratégies. De tels impacts auront forcément des conséquences sur le consommateur, notre balance commerciale et notre sécurité alimentaire. Nous avons par conséquent besoin de cet examen pour avancer, afin de nous fonder sur des analyses scientifiques sérieuses et de mettre en place des solutions réalistes et applicables par nos producteurs. Aussi, nous devons obtenir la publication de l’étude interne de la Commission qui a été menée en amont de la publication des deux stratégies, nous devrions y avoir accès dans le cadre de nos travaux », a indiqué Anne Sander.
« D’autre part, je m’inquiète de la question de la cohérence avec notre politique commerciale. La Commission européenne ne semble pas vouloir imposer les mêmes normes à nos importations de produits agroalimentaires, ce qui n’est ni viable pour notre système de production, ni viable pour les objectifs que nous poursuivons. Nous ne pouvons imposer des normes strictes à nos producteurs et les soumettre à des concurrents qui importent librement des produits ne respectant pas nos standards. L’Europe ne peut s’ériger en bonne élève et mettre ses producteurs au piquet », a conclu la députée européenne.
Anonyme
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