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DECENTRALISATION: LE PRESIDENT DU PARTI LIBERAL DEMOCRATE NOUS DIT TOUT

 

 

A l’occasion des « états généraux de la démocratie locale », le magazine Online Atlantico a posé à trois personnalités des questions sur le bilan de la décentralisation et ses perspectives. Parmi les personnes interrogées, Aurélien Véron, Président du Parti Libéral Démocrate, dont vous trouverez ci-dessous l’intégralité des excellentes réponses. 

Question : Pendant deux jours, les élus ont pris la parole sur le prochain « acte de la décentralisation », à l’occasion des Etats généraux de la démocratie locale. Ce prochain acte de décentralisation est-il vraiment une bonne nouvelle ? Quel est le bilan des 30 ans de  décentralisation ?

Aurélien Véron – La décentralisation Française voulue par la Gauche en 1981 reposait de prime abord sur de bons principes. Il faut se rappeler qu’avant 1981, toutes les décisions un tant soi peu importantes d’une mairie ou d’un département devaient recevoir l’imprimatur d’une administration parisienne tatillonne et incapable d’adapter ses attitudes aux contextes locaux. Et les problèmes sociaux ne sont pas les mêmes à Paris ou à Romorantin ! 

Mais si l’idée était bonne, l’application en fut déplorable. Tout d’abord, les lois successives ont créé deux nouvelles strates intermédiaires entre la commune et l’état: intercommunalités et régions, en plus des anciens départements. La loi n’a pas posé de gardes fous efficaces à la tentation des différents niveaux de s’occuper de tout sans coordination. En outre, le système fiscal imposé pour financer ces collectivités s’est révélé illisible et a permis à chaque strate d’augmenter son niveau de pression fiscale sans avoir l’air d’y toucher. Enfin, l’essentiel des ressources des collectivités continue de provenir de dotations de l’état, ce qui rompt le lien entre pression fiscale et niveau de dépenses locales. Aujourd’hui encore, les maires de bourgades locales vont, pour faire financer une place de village où une salle de fêtes, courir les dotations dans les capitales départementales, régionales, voire même à Bercy ! 

Le résultat est que la population a laissé, sans la moindre réaction électorale, les collectivités gonfler leurs niveaux de dépenses et d’effectifs au delà du raisonnable. 

Mais l’Etat ne les a pas aidées à inverser cette tendance en transférant aux collectivités un nombre croissant de compétences, sans leur donner la capacité de modifier localement des dispositifs nationaux souvent inadaptés, ni leur permettre de privatiser des services qui pourtant gagneraient à l’être. 

Question : La proximité permet-elle une meilleure gestion ou s’agit-il au contraire d’une dérégulation libérale et d’un retour aux féodalités ?

Réponse : Que la question est curieuse !… voir une “dérégulation” dans l’application du principe hautement libéral de responsabilité est un contresens très complaisamment véhiculé par les interventionnistes de tout poil. La “régulation” libérale par la responsabilité permet au contraire une bien meilleure gestion des deniers publics et n’a absolument rien à voir avec un quelconque féodalisme. Mais passons. 

La proximité devrait évidemment permettre une bien meilleure gestion des affaires locales, y compris pour des “missions” que l’état assure aujourd’hui au niveau national sans grand succès, comme la lutte contre la pauvreté, contre le chômage, ou encore l’éducation ou le logement. 

Retrouvez la suite de l’interview sur le site web  Institut Turgot

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