Déclaration de la Présidente von der Leyen lors de la conférence de presse conjointe avec Mario Draghi sur le rapport sur l’avenir de la compétitivité globale de l’UE
Bonjour à toutes et à tous,
Je suis heureuse de vous retrouver dans la salle de presse. Merci Mario Draghi d’être avec nous aujourd’hui pour nous présenter votre rapport tant attendu sur la compétitivité de l’Union, je vous souhaite la bienvenue. Je pense que personne n’était mieux placé que vous, cher Mario, pour réaliser une analyse approfondie de la compétitivité de l’Europe et, bien sûr, des moyens de l’améliorer. Votre carrière parle pour vous, je n’ai pas besoin de vous présenter. Il y a un an, je vous ai demandé de préparer un rapport sur l’avenir de la compétitivité de l’Europe, assorti de recommandations qui nous permettraient de relever les défis économiques auxquels nous sommes confrontés ici en Europe et de renforcer notre position dans un monde où la concurrence économique est rude. Depuis, le sujet a pris de l’ampleur, notamment lors du Conseil européen, sous l’impulsion des chefs d’État et de gouvernement. Aujourd’hui, il existe un large consensus sur le fait que nous devons placer la compétitivité au cœur de notre agenda et de notre action.
Tout au long de cette année, cher Mario, nous avons eu le plaisir de nous rencontrer très souvent et d’avoir des échanges approfondis. Nous avons partagé nos analyses de la situation économique et commencé à élaborer des solutions. Cela a été d’autant plus facile que nous nous accordons sur deux principes fondamentaux. Premièrement, le seul moyen d’assurer notre compétitivité à long terme est de prendre nos distances avec les combustibles fossiles et de nous orienter vers une économie propre, compétitive et circulaire. Deuxièmement, nos efforts en matière de compétitivité doivent aller de pair avec une prospérité accrue pour tous les Européens. Toutes les transformations que nous allons mettre en œuvre doivent être équitables, et nous pouvons pour cela nous appuyer sur notre très efficace modèle social, à savoir l’économie sociale de marché.
Nos échanges de ces derniers mois ont également beaucoup enrichi mes orientations politiques. Et vos conclusions continueront bien sûr d’inspirer nos travaux dans les mois et les années à venir. Permettez-moi un instant d’approfondir à ce propos avant de vous céder la parole, cher Mario. Je voudrais me concentrer sur trois exemples clés.
Premièrement, pour être compétitifs, nous devons maîtriser les deux transitions, écologique et numérique. Nous en avons posé les bases, comme vous le savez, lors de mon premier mandat. Il est désormais temps de les mener à bien. Nous devons aider notre industrie à passer le cap de la décarbonation par l’innovation et à en faire un avantage concurrentiel. C’est pourquoi nous devons agir sur tous les grands leviers à notre disposition, à savoir faire baisser les prix de l’énergie, mobiliser les investissements publics et privés, améliorer l’environnement des entreprises et réduire les formalités administratives inutiles.
Deuxièmement, nous nous accordons totalement sur le fait que nous avons besoin de plus de compétences, car les technologies ne valent que ce que valent les personnes qui les conçoivent, les produisent, et naturellement les utilisent. Nous devons intensifier l’investissement dans les compétences et amener davantage de personnes sur le marché du travail, dotées des compétences nécessaires aux transitions écologique et numérique.
Enfin, n’oublions pas que pour être compétitifs, nous devons être résilients. Nous avons subi de nombreux chocs au cours des dernières années et avons travaillé à la création de chaînes de valeur industrielles plus robustes, en particulier en ce qui concerne la sécurité de l’approvisionnement. Les notions clés ici sont l’accès aux matières premières critiques, l’accès aux composants essentiels, ou des réseaux énergétiques et numériques fiables pour n’en citer que quelques-unes. Mais il nous reste encore beaucoup à faire. Je suis donc impatiente d’écouter vos idées, cher Mario. La parole est à vous.
