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DES PROGRÈS CONCRÉTISÉS !

Avec notamment Craig Breen, qui s’est véritablement révélé ce week-end, Citroën Total Abu Dhabi WRT a joué les tous premiers rôles en Suède. L’équipe a non seulement offert son quatrième podium à la C3 WRC, mais aussi conservé sa troisième place au classement du championnat du monde constructeurs.

LE FILM DE LA COURSE

L’histoire est peu commune pour un Irlandais : c’est sur un lac gelé scandinave que Craig Breen a véritablement piloté pour la première fois une voiture de rallye. C’était alors dans le cadre d’un stage de pilotage offert par ses parents pour Noël, et il avait une quinzaine d’année. Depuis, c’est également sur la glace suédoise que le pilote de 28 ans a disputé en 2014 sa première course au volant d’une WRC, avant de porter pour la première fois les couleurs de Citroën Racing sur l’édition 2016 de la classique nordique. D’où peut-être l’affection particulière qu’il voue à ce véritable temple de la glisse, où il comptait jusqu’alors une cinquième place (2017) pour meilleur résultat en autant de participations. Profitant parfaitement de sa bonne position sur la route (9e), il faisait la démonstration de ses qualités de funambule dès la première véritable journée de course, en s’octroyant deux meilleurs temps, pour finir l’étape en quatrième position à seulement cinq dixièmes du podium. Particulièrement en confiance avec sa C3 WRC sur ces spéciales rapides, il haussait encore le ton le lendemain, pour se hisser au deuxième rang et revenir un temps jusqu’à 4’’2 du leader, à la faveur notamment d’un troisième scratch. Mais la concurrence se montrait pressante derrière et il fallait avoir les épaules solides pour résister à ses assauts. C’est l’exploit qu’allaient réaliser Craig Breen et Scott Martin le dimanche venu, pour s’emparer, avec cette deuxième place, de leur meilleur résultat en WRC et offrir à la C3 WRC, le quatrième podium de sa jeune carrière. Un podium également convoité en début de course par Mads Ostberg, pointé à seulement 1’’1 du troisième le vendredi soir, preuve de sa prise en mains rapide de la C3 WRC pour son retour chez les Rouges, lui qui était jusqu’alors le dernier pilote Citroën à être monté sur le podium en Suède (2014). Encore en phase d’apprentissage de sa nouvelle monture, il assurait ensuite avec sa sixième place, des points importants pour l’équipe au championnat constructeurs. Ajouter quelques unités à son compteur au championnat pilote, voilà également ce que visait Kris Meeke, après avoir dû jouer les chasse neige le premier jour (4e dans l’ordre de départs) suite à sa performance monégasque, et s’être retrouvé éloigné de la bagarre en tête. Mais la réussite le fuyait lorsqu’un contact pourtant anodin avec un mur de neige entraînait la casse du turbo de sa C3 WRC et le condamnait à un retrait sévère.

QUESTIONS À PIERRE BUDAR, DIRECTEUR DE CITROËN RACING

Attendiez-vous Craig à pareille fête sur cette épreuve ?

Je crois que peu de gens l’attendaient à ce niveau. On a évidemment toujours cru en lui, mais il nous a quand même bluffé, en étant à la fois très rapide et particulièrement constant. Ce qu’il a fait ce week-end est tout simplement extraordinaire ! Il a été chercher à la régulière cette deuxième place, en faisant preuve d’une maîtrise digne d’un pilote bien plus expérimenté. C’est à coup sûr une nouvelle étape dans sa progression. Il doit y avoir une histoire d’amour entre lui et les rallyes scandinaves, car après sa troisième place finlandaise en 2016, c’est en Suède qu’il signe le meilleur résultat de sa jeune carrière en WRC !

C’est également la confirmation des progrès de la C3 WRC…

En effet, c’est la preuve que notre voiture a du potentiel ! Cela confirme aussi le bienfondé du travail réalisé sur la version terre depuis l’édition passée de la Suède, notamment sur les géométries de suspensions, l’amortissement, la répartition de couple entre les essieux ou encore les réglages du différentiel central piloté. Si elle nous a demandé des efforts pour élargir sa fenêtre d’exploitation, nous nous améliorons constamment sur la mise au point de la C3 WRC, et ce résultat en est la parfaite illustration. C’est enfin une juste récompense pour l’équipe : les gars n’ont vraiment pas compté leurs heures en tests d’avant course pour littéralement faire cinq jours d’essais en quatre !

Qu’avez-vous pensé des prestations de Kris et Mads ?

Le retour de Mads dans l’équipe est à coup sûr positif : il a réalisé une course régulière, malgré son manque d’expérience de la C3 WRC, et nous a ramené de précieux points. Il nous a aussi apporté une approche différente dans les réglages. Sans doute a-t-il également donné à Craig des pistes intéressantes pour définir son propre set-up. On va désormais étudier ensemble quelles sont les possibilités de réitérer pareille expérience. Quant à Kris, sa course a d’emblée été contrariée par sa position sur la route le premier jour mais il remplissait parfaitement son rôle de leader en essayant de grappiller quelques points lorsqu’il a connu sa mésaventure. Il n’a vraiment pas eu de chance, car elle n’aurait pas dû avoir de telles conséquences. Mais je retiens le positif : il bénéficiera d’un ordre de départs favorable au Mexique, dont il est le vainqueur sortant !

TEMPS FORTS

Crédité de 9’’3 d’avance seulement sur le troisième au départ de la dernière journée, Craig Breen a entériné sa deuxième place dans la spéciale de Likenas (21,19 km), en grappillant d’abord 1’’ puis 3’’1 à son rival, pour se présenter au départ de l’ultime ES (9,56 km) avec 13’’4 d’avance. Scott Martin en a été le témoin privilégié…

 » La première spéciale du dimanche a vraiment été déterminante. On savait que Likenas allait bien nous convenir, Craig l’adore littéralement, et on y avait déjà pris beaucoup de plaisir en 2017. Puis les conditions d’enneigement étaient parfaites. La moitié du parcours est extrêmement rapide, or c’est dans ce genre de chronos que nous étions les plus à l’aise ce week-end. On savait donc que si on faisait un sans-faute, le temps devait suivre. À bord, ce n’était pas la grosse grosse attaque, mais Craig s’est de suite mis dans un bon rythme et l’a tenu jusqu’à la fin. Il était à la fois très concentré et détendu. Ce premier passage nous a conforté dans l’idée que nous pouvions contenir Mikkelsen ! « 

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