Dictionnaire amoureux du Général de Gaulle de Denis Tillinac
Aventurier shakespearien aux prises avec des ennemis innombrables, de Gaulle a imaginé le roman de sa vie, et l’a imposé sur le théâtre tragique de l’Histoire en amoureux d’une France qui aujourd’hui encore lui doit presque tout.Il fut un héros aux frontières de la folie. Un chef de guerre longtemps seul contre tous. Un homme d’État visionnaire dans la lignée de Richelieu. Un écrivain dans le sillage de Chateaubriand. Et un méditatif lourd de mystères. Dans son incroyable saga, il a enrôlé des personnages fascinants,
baroudeurs et moines-soldats d’un idéal chevaleresque.
On connaît la prestigieuse collection de la maison Plon fondée par Jean-Claude Simoën il y a 20 ans et dont le succès ne se dément pas. Le parti-pris est simple : chaque écrivain établit son inventaire personnel sur un sujet de prédilection. En cette année qui marque un triple anniversaire gaullien :130° anniversaire de la naissance du Général de Gaulle, 80° anniversaire de l’Appel du 18 juin , 50° anniversaire de sa mort, il était entendu de confier l’affaire à Denis Tillinac qui n’a jamais ménagé son admiration au héros de la Résistance. Au fil de son abécédaire subjectif, il montre que le gaullisme n’est pas une doctrine, encore moins un positionnement sur un échiquier partisan mais plutôt une leçon de morale, celle de l’insoumission et du panache livrée aux générations à venir.
Les nombreuses entrées de A comme Acédie à Z comme le Zambèze et la Corrèze épellent cette grande geste : Vichy, Vincennes, Traversée du désert, Québec, Colombey , Baden-Baden mais aussi Pompidou, René Cassin, Messmer, Malraux, Gary, Leclerc et les Compagnons de la libération ou encore les thématiques : Dieu, les forces de l’argent, le style de l’écrivain, la féminité…Un dictionnaire très écrit au style flamboyant, dans lequel l’auteur a voulu honorer sa dette envers un héros d’aventure, de celle dont on fait les romans épiques, en érigeant au Général le tombeau qu’il mérite. « Pour nous, orphelins du dernier songe épique de l’histoire, le gaullisme reste un ordre de chevalerie. Mais une chevalerie des âmes, intimiste en quelque sorte, chacun vouant un culte à son héros de prédilection, le Maréchal Leclerc pour les uns, les cadets de Saumur, Jean Moulin, Marc Bloch ou Pierre Clostermann pour les autres. Une chevalerie dont l’adoubement est accessible au tout venant de nos compatriotes, pour peu qu’une émotion l’assiège lorsqu’apparaît sur un écran ou un document la silhouette fantomatique d’un géant coiffé d’un képi à deux étoiles. »S de La Houssière
Cédric Leboussi
4.5
Anonyme
5