Dix ans après Charlie Hebdo : « Je suis Charlie » ne suffit plus, il nous faut une « Génération Charlie »
Dix ans se sont écoulés depuis l’attentat sanglant contre Charlie Hebdo, une tragédie qui a inauguré une décennie marquée par le terrorisme islamiste en France. Dix ans de drames, de débats inachevés, et de fractures toujours béantes. Pourtant, le constat est implacable : ni les responsables politiques ni les grandes voix de la société civile n’ont su apporter de réponses à la hauteur du défi.
L’enjeu ? Comprendre que derrière chaque acte terroriste se cache une idéologie totalitaire : l’islamisme. C’est cette réalité que décrypte Éric Delbecque dans son dernier ouvrage, à travers le prisme de son expérience en tant qu’ancien directeur sûreté de Charlie Hebdo.
Un témoignage glaçant sur le quotidien des survivants
Delbecque raconte le quotidien des rescapés de Charlie, un quotidien où la liberté d’expression n’est jamais acquise, mais toujours sous la menace. Dix ans après, le combat de Charlie continue : un combat pour parler, dessiner, critiquer, sans céder à la peur.
Mais ce livre va plus loin qu’un simple témoignage. Delbecque y analyse les failles de notre société face à l’islamisme. Il met en lumière des faits troublants et accuse sans détour. Selon lui, une partie des élites – politiques, intellectuelles, médiatiques – préfère détourner le regard, minimiser le problème ou même étouffer certains débats.
L’islamisme, un totalitarisme qui avance masqué
« Il n’est pas nécessaire de prendre les armes pour être djihadiste », explique-t-il. Le djihad peut aussi prendre la forme d’une stratégie insidieuse, basée sur l’influence et la manipulation. Ce projet, porté notamment par les Frères musulmans, s’appuie sur une patience méthodique et un double langage permanent. Leur objectif : affaiblir les piliers de la République, à commencer par la laïcité, pour imposer à terme un régime théocratique.
Les écoles, par exemple, sont des terrains stratégiques. Là où la laïcité devrait être un principe intangible, certains activistes islamistes cherchent à imposer leurs règles, que ce soit par l’intimidation ou des campagnes de désinformation.
Une critique des « irresponsables »
Éric Delbecque n’hésite pas à pointer du doigt ceux qu’il qualifie d’ »irresponsables ». Ce sont, selon lui, ceux qui minimisent les dangers ou préfèrent les cacher sous le tapis. « Je vise tous ceux qui, au sommet des hiérarchies politiques, intellectuelles ou médiatiques, ferment les yeux sur la montée des mouvements islamistes radicaux », écrit-il.
Les accusations fusent : certains politiques évitent le sujet par calcul électoral, des fonctionnaires freinent les enquêtes sensibles, des universitaires tolèrent le militantisme violent au sein des campus, et des médias, parfois, contribuent à l’invisibilisation de la menace.
Delbecque évoque des exemples précis : les dérives constatées à Sciences Po sous Richard Descoings, ou encore les positions ambiguës de mouvements politiques comme La France Insoumise, qu’il accuse d’irresponsabilité et de compromission face à ces enjeux cruciaux.
Dix ans après : que reste-t-il de l’esprit Charlie ?
Pour Delbecque, l’esprit Charlie Hebdo ne peut se limiter à un slogan comme « Je suis Charlie ». Il appelle à une mobilisation plus profonde : la création d’une véritable « Génération Charlie ». Une génération consciente des menaces, prête à défendre la laïcité, la liberté d’expression, et les principes républicains face à l’islamisme.
Son constat est sombre, mais son appel est clair : face à l’islamisme, la République doit retrouver son courage et sa cohérence.