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Don de spermatozoïdes : comment ça se déroule et qui peut donner?

@Shutterstock

Comme tout don d’éléments du corps humain (tissus, organes, gamètes), le don de sperme est encadré par la loi de bioéthique. Comme tout don il est volontaire, gratuit et anonyme. Le donneur et le couple receveur ne peuvent connaître leurs identités respectives, et l’enfant né du don de sperme ne peut avoir connaissance de l’identité du donneur.

Pour pouvoir donner son sperme, l’homme doit remplir certaines conditions :

  • avoir entre 18 et 45 ans (aucune limite d’âge n’est imposée par la loi mais passé cet âge, on estime que la fertilité de l’homme diminue et les risques d’anomalies génétiques augmentent) ;
  • être en bonne santé ;
  • avoir l’accord de l’autre membre du couple le cas échéant ;
  • depuis 2016 (1), il n’est plus nécessaire d’avoir un enfant pour donner ses gamètes. Un homme qui n’a jamais procréé peut donc désormais donner son sperme.

En cas d’infertilité, les besoins d’un don de sperme

Les spermatozoïdes issus d’un don de sperme sont destinés à des couples qui ne peuvent pas avoir d’enfant soit parce que :

  • l’homme n’a pas naturellement de spermatozoïdes (azoospermie) ou un traitement (chimiothérapie notamment) a affecté sa spermatogenèse ;
  • ses spermatozoïdes présentent de sévères anomalies (OATS sévère) ;
  • le couple risque de transmettre une maladie grave à l’enfant.

Comment se déroule le don de sperme ?

Lorsqu’un homme souhaite donner son sperme, il doit s’adresser à un CECOS (Centre d’étude et de conservation des œufs et du spermes humains). Le don de sperme est réalisé uniquement dans ces structures implantées dans certains CHU. Un donneur ne peut donner que dans un seul CECOS.

Pourquoi l’anonymat des donneurs refait débat

Permettre aux enfants conçus par don de sperme de connaître leurs origines ? Les Français semblent prêts pour cette évolution du droit à en croire un sondage Ifop paru dans Le Monde le 4 juin. Ils sont 75 % à être « personnellement favorables à ce que les enfants puissent accéder dorénavant à l’identité du donneur ». Voici quelques clés d’explication pour comprendre ce débat, rouvert dans la perspective du projet de loi bioéthique, qui sera présenté en juillet.

Pourquoi en parle-t-on maintenant ?

La loi bioéthique de 1994 a consacré l’anonymat du donneur de sperme et l’absence de filiation. La dernière loi bioéthique, qui remonte à 2011, n’avait pas remis en cause ce qui était encore vu par beaucoup comme des lois d’airain. En revanche, la future loi, qui devrait étendre la procréation médicalement assistée (PMA) aux femmes seules et aux couples lesbiens, pourrait changer la donne.

Actuellement, l’assistance médicale à la procréation ne concerne un don de gamètes (sperme ou ovocytes) que dans 5 % des cas, selon l’agence de la biomédecine. Les tentatives sont réalisées le plus souvent avec les gamètes du couple (hétérosexuel de facto). La « PMA pour toutes » devrait faire croître les demandes de dons.

Parallèlement, plusieurs associations, réunissant notamment des enfants conçus par don et devenus adultes, aspirent aujourd’hui à lever un tabou. « La première génération de personnes conçues par don sort de l’ombre et revendique avec force la fierté d’être soi. Elle défend ses parents, sa famille, et demande le droit de pouvoir connaître l’identité du donneur ou de la donneuse, qu’elle n’a jamais pris pour un parent », ont écrit dans une tribune parue mardi dans Le Monde une centaine de personnes nées de la PMA.

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