Droits de l’homme: République démocratique du Congo, Nigeria et Tibet
La RDC doit organiser des élections présidentielles et législatives en 2018
Le Nigeria doit redoubler d’efforts pour mettre fin à la violence ethnique et religieuse
La Chine doit libérer les militants des droits humains détenus
Les députés appellent à la tenue d’élections en République démocratique du Congo, condamnent la violence au Nigeria et exhortent la Chine à libérer les militants des droits de l’homme.
République démocratique du Congo: le gouvernement doit tenir des élections le 23 décembre 2018
Le Parlement européen regrette que la République démocratique du Congo (RDC) n’ait pas tenu d’élections avant l’échéance de 2017 et demande au Président Joseph Kabila et à son gouvernement de garantir la tenue d’élections présidentielles et législatives le 23 décembre 2018. Ils ajoutent que toute contribution de l’UE au processus électoral devrait être conditionnée à des mesures concrètes du gouvernement démontrant la volonté politique de tenir les élections en décembre 2018, y compris la publication d’un budget électoral réaliste.
Les députés demandent aux autorités congolaises de libérer tous les prisonniers d’opinion et de mener une enquête indépendante sur la répression violente des manifestations de décembre 2017. Le Parlement européen invite également instamment la Cour pénale internationale et les Nations unies à enquêter sur les allégations de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), qui affirme que les forces de sécurité et les milices congolaises soutenues par le gouvernement commettent des crimes contre l’humanité dans la province du Kasaï, où 40 fosses communes ont été découvertes. Pour lutter contre l’escalade de l’épidémie de choléra en RDC, les députés demandent à l’UE et à ses États membres d’augmenter l’aide financière et humanitaire par le biais d’organisations fiables.
Le gouvernement nigérian doit intensifier ses efforts en matière de sécurité
Le Parlement européen exprime sa profonde préoccupation quant à la situation sécuritaire au Nigeria. Les députés appellent le président Muhammadu Buhari et son gouvernement à:
s’attaquer à la violence interethnique croissante entre communautés pastorales et agriculteurs, en négociant un cadre politique national protégeant les intérêts des deux groupes;
redoubler d’efforts pour mettre fin aux attaques contre chrétiens et musulmans;
apporter un soutien psychosocial aux victimes de la radicalisation de Boko Haram;
réformer les forces de sécurité de l’État nigérian et enquêter sur les abus perpétrés par les responsables de la sécurité, tels que les exécutions extrajudiciaires, la torture et les arrestations arbitraires; et
mettre en œuvre un moratoire sur la peine de mort, en vue de son abolition.
En outre, les députés demandent à la Commission européenne et au Service européen d’action extérieure de surveiller la réintégration des rapatriés nigérians de Libye, en veillant à ce que le financement de l’UE soit dépensé efficacement et en tenant le Parlement européen informé des mesures de réintégration.
La Chine doit libérer les militants des droits de l’homme
Le gouvernement chinois doit libérer le blogueur Wu Gan, le militant pro-démocratie Lee Ming-che, le défenseur des droits linguistiques au Tibet Tashi Wangchuk, le moine tibétain Choekyi et tous ceux qui sont détenus pour leur travail en faveur des droits de l’homme. En attendant leur libération, les députés ajoutent qu’ils ne doivent pas être soumis à la torture ou à des mauvais traitements et qu’ils doivent avoir accès à la famille et aux avocats de leur choix.
Ils demandent une enquête sur les allégations selon lesquelles des interrogateurs auraient utilisé la torture pour forcer Xie Yang, avocat des droits de l’homme, condamné le 26 décembre 2017 mais exempté de sanctions pénales après avoir plaidé coupable, à des accusations de subversion.
Les députés craignent que l’adoption de lois sur la sécurité en Chine n’ait un impact sur les minorités, en particulier la loi antiterroriste, qui pourrait pénaliser l’expression de la culture tibétaine et du bouddhisme, et la loi sur la gestion des ONG étrangères, qui place les groupes de défense des droits de l’homme sous le contrôle du gouvernement. Le Parlement européen invite la Haute Représentante Federica Mogherini et les États membres de l’UE à adopter les conclusions du Conseil des affaires étrangères sur la Chine, qui lieraient les États membres et les institutions de l’UE à une approche commune en matière de droits de l’homme en Chine, évitant ainsi les initiatives ou actes unilatéraux qui pourraient nuire à l’efficacité de l’action de l’UE.
Les trois résolutions ont été approuvées à main levée jeudi