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Le principal énergéticien français est en crise et le prix du tarif réglementé du kilowatt augmente fortement. Quel avenir pour l’électricité française?

+1,6% pour les particuliers, +2,6% pour les entreprises : la hausse de ce début février ne passera pas inaperçue chez les consommateurs français. Le prix réglementé du kilowatt suit sa tendance naturelle à la hausse, même s’il est encore l’un des moins chers d’Europe. Quel que soit le distributeur d’énergie, le prix augmentera puisque EDF en est le fournisseur principal, qui revend soit directement à ses clients, soit à des distributeurs qui sont rentrés dans ce nouveau marché (Direct Energie, Engie…).

Plusieurs raisons expliquent cette tendance.
EDF a besoin d’argent pour financer ses investissements en nucléaire et son endettement, à cause de projets non encore rentables comme le fameux Hinkley Point britannique. EDF est maintenant une société anonyme, dans laquelle l’Etat détient encore plus de 80% du capital. Il lui faut rémunérer ses actionnaires, mais aussi être rentable. C’est pourquoi EDF obtient, de la part de la Commission de la Régulation sur l’Electricité (qui décide du prix de l’électricité), une revalorisation du prix de kilowatt, qui se traduit par une augmentation progressive deux fois par an.

Celle de ce début 2021 est particulièrement salée, mais l’entreprise doit aussi subir, comme tous secteurs, les conséquences de la crise sanitaire. Les opérations de maintenance sont perturbées et l’approvisionnement est plus couteux, mais ce sont surtout les impayés d’entreprises ou de ménages en difficulté que doivent supporter les consommateurs.

Enfin, EDF est empêtré dans un projet de réforme, Hercule, qui séparerait l’entreprise en 3 pôles. Les syndicats sont résolument contre, et le gouvernement n’arrive pas à faire avancer le dossier à Bruxelles, laissant tout le secteur dans l’incertitude.

Sahara Cohen