En Marche : Il y a quelques jours, la « cellule d’investigation » de Radio France a publié des « révélations » sur les comptes de notre campagne présidentielle…
Il y a quelques jours, la « cellule d’investigation » de Radio France a publié des « révélations » sur les comptes de notre campagne présidentielle.
Quelle était la teneur de ces révélations ? Les journalistes ont affirmé que nous avions profité de remises d’une ampleur illégale sur plusieurs dépenses. Au total, ils ont affirmé que nous avions bénéficié d’un écart de 93 261,29€ par rapport au « prix catalogue » des prestations concernées.
Prenons les trois montants les plus élevés :
Nous sommes accusés d’avoir bénéficié de $22,000 de remise de la part de la société Nation Builder. Pourquoi cette remise ? Parce que nous avons été les seuls à utiliser leur solution «network», qui est la plus chère de leurs services, et qui n’avait jamais été testée en France. Son avantage ? Pouvoir décentraliser les bases de données afin d’augmenter le pouvoir de nos comités locaux. C’est parce que nous avons pris le risque de tester cette solution grandeur nature pour la première fois en France que Nation Builder a consenti cette remise. La comparaison avec les autres campagnes n’est donc pas pertinente. Cette première accusation s’effondre.
Nous sommes accusés d’avoir bénéficié de 10 000€ de remise sur la location pour une soirée du théâtre Bobino, à Paris. Les journalistes s’appuient sur le prix facturé usuellement par la salle aux entreprises privées pour estimer cette remise illégale. Mais le théâtre Bobino, pour des associations à but non lucratif – ce qu’est la campagne d’Emmanuel Macron, avait déjà pratiqué des prix similaires à ceux dont nous avons bénéficié, et même été mis à disposition gratuitement. Et c’est cela qui compte, au regard de la jurisprudence : le fait que les tarifs pratiqués ne sont pas aberrants eu égard aux usages du prestataire. Vous pouvez télécharger ici les factures qui prouvent que nous ne sommes pas les seuls à avoir bénéficié de ce tarif. Voici donc une deuxième accusation qui s’effondre.
Nous sommes accusés d’avoir bénéficié d’une remise de 3 638,40€ pour la location de La Bellevilloise. Les journalistes s’appuient sur la comparaison entre le montant qui nous a été facturé (1 200€) et celui que Benoît Hamon a payé pour le même lieu (4 838,40€) pour estimer que nous avons bénéficié d’une remise illégale. La raison de cette remise est pourtant limpide : nous n’avons pas loué la même chose. La campagne de Benoît Hamon a loué le site pendant 35 heures, pour un meeting en présence de leur candidat avec 400 personnes. De notre côté, nous l’avons loué pendant 4 heures, pour une réunion thématique sans présence de notre candidat et en présence de 150 personnes (cela fait donc moins de chaises à installer, moins de sécurité à prévoir, moins de bruit et par conséquent la possibilité d’avoir des concerts dans les autres salles, etc). C’est donc une troisième accusation qui s’effondre.
Les « révélations » de Radio France ont provoqué des dizaines d’articles de journaux, plusieurs « unes » de quotidiens, des émissions de radio, des reportages télévisés, et la reformation du chœur des oppositions qui, de Jean-Luc Mélenchon aux Républicains, en passant par Olivier Faure, Benoît Hamon et le Front national, ont réclamé des enquêtes, des démissions, certains ont même parlé « d’affaire d’Etat », etc., ravis de pouvoir rejouer dans les médias le match qu’ils ont perdu sur le terrain. Nous leur répondons au passage que nous sommes fiers d’avoir été la campagne qui a su utiliser de la manière la plus économe et la plus judicieuse l’argent que nous avons récolté (et qui, à leur différence, ne venait pas des pouvoirs publics).
Sans doute n’est-ce pas la faute des autres journalistes si le travail de « l’investigation » n’était pas sérieux (avec notamment le choix de ne pas prendre en compte les explications fournies ci-dessus et apportées à chaque fois par les bénéficiaires de nos dépenses).
Mais nous sommes malgré tout en droit d’espérer que les journalistes, quel que soit le média pour lequel ils travaillent, rappellent que l’ensemble des « ristournes » mises en cause par Radio France représente exactement 0,56% de nos dépenses de campagne (93 261 euros sur 16 578 781 euros de dépenses validées par la CNCCFP). Autrement dit, après un an d’enquête, l’accès à l’intégralité des documents fournis à la commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (sans compter, « en bonus », l’intégralité des emails du trésorier de notre campagne suite à un piratage informatique), les « limiers » de Radio France considèrent implicitement que 99,44% de nos dépenses sont légales.
Les autres journalistes auraient également pu rappeler que la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques a validé nos comptes, après des mois d’épluchage par des professionnels indépendants des dizaines de cartons de documents que nous avons fournis pour justifier chacune de nos dépenses.
Journalistes, que vous considériez que c’est votre travail de consacrer vos ressources et votre temps à enquêter sur des procédures qui sont closes et qui ont été légalement validées de manière indépendante, c’est votre droit le plus strict. Il vous appartient.
Que vous considériez que c’est votre travail de monter en épingle des pseudo-révélations pour jeter le doute sur l’ensemble d’une campagne, c’est votre droit le plus strict, là encore.
Mais dans ce cas, faites le travail jusqu’au bout. Car votre crédibilité s’effondre en même temps que vos accusations.
Or notre démocratie a besoin de vous.
NB : Nous espérons que ces éléments bénéficieront de votre part du même niveau de couverture que les accusations initiales.