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Et si la solitude était le véritable mal du siècle ?

La solitude apparaît alors aux yeux de beaucoup comme une expérience négative, triste, affreuse où l’on n’a parfois plus de raisons de vivre. A cet égard se pose une question fondamentale : est-ce que nous savons encore vivre avec nous-mêmes ? Si la solitude est perçue négativement aujourd’hui, n’est-ce pas parce que nous n’avons pas pris, ni fait l’expérience avec nous-mêmes ? Nous ne réalisons ni nous n’acceptons réellement ce que cela comporte de positif pour vivre.

Nous pensons la solitude comme une expérience négative à éviter car nous percevons souvent la solitude comme une perte de nous-mêmes ; elle nous prive de la reconnaissance dont nous avons besoin du fait que nous n’existons souvent que dans le regard des autres. Or, dans la solitude chacun est renvoyé à lui-même Tout le monde fait un jour l’expérience de la solitude à travers les épreuves de la vie où on est confronté à soi-même, à sa propre vie celle que chacun doit assumer seul.

Dans la vie ordinaire nous pensons souvent de façon illusoire que les autres nous aident à régler nos problèmes ; en fait, quand on est seul alors seulement on réalise que personne ne règle le problème à notre place. La solitude est plus qu’on ne le croit une école de vie où l’on peut beaucoup apprendre sur soi-même, apprendre à vivre avec soi-même, par soi-même et non plus par procuration avec les autres.

LE RETOUR VERS SOI DANS LA SOLITUDE, UN PASSAGE VERS SA PROPRE VIE

La solitude peut être une école où l’on devient responsable de soi, mais plus largement aussi responsable des autres car la solitude peut être une expérience d’ouverture au monde et non d’enfermement. La solitude est si difficile à supporter parce que nous avons souvent tout misé sur les relations extérieures, alors que nous n’avons peut-être jamais réussi à construire notre propre vie en ayant une vie à nous, une vie intérieure.

Les effets de la solitude seraient aussi néfastes que de fumer plusieurs cigarettes par jour, et « c’est une menace urgente », estime l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Au point que l’agence sanitaire des Nations unies pour la santé publique annonce, dans un communiqué publié ce mercredi 15 novembre 2023, la mise en place d’une commission consacrée à ce fléau.

« Les taux élevés d’isolement social et de solitude dans le monde ont de graves conséquences sur la santé et le bien-être », a confirmé le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’OMS.

Accident vasculaire cérébral, anxiété, démence, dépression…

Ainsi, les personnes qui n’ont pas suffisamment de liens sociaux étroits « sont davantage exposées au risque d’accident vasculaire cérébral, d’anxiété, de démence, de dépression, de suicide et bien d’autres maladies », liste le Dr Hortense le pommier .

Ce manque de liens sociaux entraîne un risque de décès précoce équivalent, voire supérieur, à d’autres facteurs de risque mieux connus, « tels que le tabagisme, l’abus d’alcool, l’inactivité physique, l’obésité et la pollution de l’air », poursuit-elle.

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