États-Unis: les députés critiquent la politique ‘‘America first’’
Les relations UE/États-Unis demeurent la clé de la stabilité mondiale
Les députés regrettent la politique américaine de désengagement
L’OMC est le meilleur endroit pour régler les différends commerciaux
La décision américaine de se retirer d’accords commerciaux et de lancer une guerre commerciale porte préjudice aux rapports UE/États-Unis, mais le lien transatlantique doit perdurer.
Dans une résolution sur l’état des relations entre l’UE et les États-Unis, adoptée par 35 voix pour, 4 contre et 2 abstentions, les députés de la commission des affaires étrangères soulignent que les relations entre l’Union européenne et les États-Unis sont le principal garant de la stabilité mondiale et regrettent que le gouvernement américain ait choisi la politique unilatérale ‘‘America first’’ qui porte préjudice aux intérêts des deux parties et sape la confiance mutuelle.
Ils demandent plus de clarté pour savoir si le lien transatlantique a toujours du sens pour les partenaires américains depuis l’élection du Président américain Donald Trump, les députés ayant du mal à comprendre la nouvelle approche des États-Unis relative aux problématiques mondiales et aux conflits régionaux. ‘‘Les décisions unilatérales ne font qu’affaiblir le partenariat transatlantique’’, affirme la résolution.
Regrets quant au désengagement américain
Les députés soulignent que la récente décision américaine de se retirer d’accords internationaux, d’engagements et de forums clés mettent en péril les valeurs communes du partenariat entre l’UE et les États-Unis. Ils critiquent les décisions du Président Trump de se retirer de l’accord de Paris sur le climat, de l’accord nucléaire iranien, et d’imposer des mesures extraterritoriales sur les entreprises européennes en Iran.
Les différends commerciaux doivent être réglés par l’OMC
Les députés regrettent l’incertitude qui plane sur le système commercial international à cause des récentes décisions américaines, basées sur des outils politiques utilisés avant la création de l’OMC et de son système de règlement des différends. Ils notent que la décision américaine d’imposer des droits de douane sur l’acier et l’aluminium ne peut être justifiée par la sécurité nationale, et ils appellent les États-Unis à les lever.
L’UE se tient prête à travailler avec les États-Unis sur les questions liées au commerce dans le cadre des règles du système commercial multilatéral, précise le texte, ajoutant que l’OMC est le meilleur endroit pour résoudre ces différends.
Les députés pensent également qu’un potentiel nouvel accord portant sur le commerce et les investissements entre l’UE et les États-Unis ne peut être négocié sous la pression ni sous la menace, et ils appellent ‘‘la Commission à reprendre les négociations avec les États-Unis lorsque les circonstances s’y prêteront’’.
Favoriser le partenariat
Malgré ces relations tendues, les députés pensent qu’il est essentiel de favoriser le partenariat entre l’UE et les États-Unis en promouvant les valeurs communes, le droit et le respect de la législation internationale, car d’autres grandes puissances mondiales, telles que la Russie et la Chine, disposent de stratégies politiques et économiques solides qui vont à l’encontre de ces valeurs.
Les députés suggèrent également d’améliorer la coopération entre l’UE et les États-Unis notamment sur la cybersécurité, la cyberdéfense, la lutte contre le terrorisme, l’énergie et la migration, et à mettre en place un Conseil politique transatlantique, codirigé par la chef de la diplomatie de l’UE et le Secrétaire d’État américain, afin d’échanger régulièrement sur la politique étrangère et de sécurité.
Citations
Le rapporteur de la commission des affaires étrangères, Elmar Brok (PPE, DE), a déclaré: ‘‘Malgré les défis et le nouveau climat politique et économique sous la présidence Trump, la relation transatlantique ne devrait pas être remise en cause. Sans compromettre les valeurs de l’UE, nous devrions essayer de trouver un terrain d’entente entre l’UE et les États-Unis pour que la stabilité mondiale ne soit pas ébranlée. Ni les États-Unis ni l’UE ne profiteraient de cela et nos valeurs occidentales seraient encore davantage menacées.’’
Le rapporteur de la commission du commerce international, Bernd Lange (S&D, DE), a déclaré: ‘‘Nous avons clairement fait valoir qu’il n’y aurait pas d’accord au rabais sous la pression. Si les États-Unis insistent dans la poursuite de la course au protectionnisme et au nationalisme, nous ne nous laisserons pas faire sans réagir et nous userons de tous les instruments mis à notre disposition par l’OMC. Un avenir positif en matière de commerce avec les États-Unis est possible, mais cela requerra de la volonté en matière de coopération des deux côtés de l’Atlantique.’’
Prochaines étapes
Le Parlement réuni en plénière se prononcera sur le projet de résolution en septembre à Strasbourg.