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En avril dernier, un ancien conflit frontalier dans les Balkans a donné jour à un nouveau pays, un territoire qui a eu l’immense idée d’annoncer clairement sa vocation libérale : le Liberland. Profitant des suites mal digérées du conflit ayant vu la Yougoslavie exploser, un visionnaire local instruit a déclaré libre et indépendante une terre en bord de Danube. Bienvenue, terre promise de la Liberté.

Donnant tous les signes d’un projet authentiquement libre et libéral, qu’il convient de saluer, le Liberland est depuis l’attention des libertariens de partout – le nombre de demandes de citoyenneté par exemple s’exprime déjà en centaines de milliers. Tous espèrent que le « pays » tiendra ses engagements et que l’intérêt dont il est désormais l’objet internationalement lui assurera sa sécurité et sa longévité. On peut le penser car la prospérité va suivre. Pour l’instant le G20 regarde ailleurs.

Mais notre monde moderne, où l’état Léviathan n’est que de moins en moins capable de se faire respecter, à défaut de faire respecter le droit, porte en lui bien d’autres Liberland. Et c’est à nous d’en tirer profit pour surprendre et pourfendre le dinosaure aux nombreux creux de sa cuirasse. Nous pourrions bien avoir un exemple sous les yeux au-delà des troubles qui perdurent à Eurotunnel.

Eurotunnel est une autre de ces bizarreries frontalières. Où donc finit la France ? A l’entrée du tunnel, comme la sécurité s’opposant à la myriade de migrants nous le démontre. Mais de même, le Royaume-Uni ne commence qu’à la sortie. Entre les deux ? Un tunnel apatride et privé. Liberland ?

Imaginez que la société Eurotunnel décide que par humanisme, elle autorise les migrants à entrer sur son sol. Mieux, qu’elle leur accorde une nationalité s’ils acceptent de travailler à l’entretient. Et qu’elle accorde l’enregistrement d’entreprises sur son sol, avec avantages fiscaux, pourvu qu’elles investissent une certaine somme dans le tunnel. Nous aurions les germes d’un autre Liberland.

L’avenir de la liberté et des libéraux a peu de chances de venir rapidement de l’effondrement des vieux états tels que la France, même si cet effondrement est inéluctable. Il y a trop de moutons et de pigeons dans ces vieux pays pour qu’une marée libérale les emporte, surtout démocratiquement.

Par contre, les pionniers de la liberté montreront la voix et perceront Léviathan par l’astuce et l’audace de petits projets dont la taille sera la garantie de la vitesse et du succès. Ces projets sont déjà nombreux : le FreeState Project au New Hampshire, le Ticino comme équivalent européen, les îles flottantes en haute mer, le Liberland aujourd’hui et demain peut-être la sécession  du Texas. A nous de continuer à imaginer, à oser les initiatives et demain un Eurotunnel libre sera pure banalité.

S.G