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Faut-il arrêter le sucre ?

 

Le sucre est partout ! Vous en consommez trop, y compris à votre insu. Exhausteur de goût, conservateur, agent de plasticité et de texture, stabilisant, colorant…

Cet ingrédient, qui peut prendre une cinquantaine de noms (caramel, sirop de maïs, fructose, mélasse, etc.), est presque toujours mélangé à des matières grasses. Charcuterie, potage, mayonnaise, plats préparés… Oui, il se cache même dans le salé industriel.

Vous me direz que manger du sucre n’est pas un problème en soi et je ne vous contredirai pas… Sauf que le corps ne l’élimine pas facilement.

Un plaisir addictif dès la naissance

Les bébés montrent une appétence pour le sucré.

Serge Ahmed, directeur de recherche au CNRS, explique que « chez les rats, le sucre est plus addictif que la cocaïne car il active deux fois le circuit de la récompense ».
Le glucose agit sur les mêmes neurones du cerveau qu’une drogue, ce qui génère la sensation de plaisir. En activant le système cérébral de récompense, il conditionne les préférences alimentaires dès le plus jeune âge. Une fois ces neurones activés, vous aurez une envie irrépressible de consommer du sucre.

Un plaisir bon marché qui risque de vous jouer de mauvais tours

Tout est fait pour que vous en consommiez : émissions de télévision, pâtisseries aux faux-airs de joaillerie, publicités soulignant le droit à un petit plaisir dans un monde de brutes, emballages plus qu’affriolants ne séduisant pas que les enfants et enfin et surtout, dissimulation volontaire du sucre sous toutes ses formes (glucose, fructose, saccharose…).

Mais ce n’est pas sans conséquences… Les médecins constatent de plus en plus de cas de pré-cirrhoses du foie chez les grands consommateurs. L’excès favorise les troubles cardiovasculaires, l’hypertension, le diabète de type 2, l’obésité, le surpoids, le vieillissement cellulaire, les troubles intestinaux… la liste est longue !

Sans cesse de nouvelles études font le lien entre surconsommation et problèmes de santé, à tel point que l’OMS préconise une consommation de sucre simple limitée à 10% voire 5% de la ration énergétique quotidienne. Pour vous donner une idée, cela équivaut à 25 g de sucre simple, ou encore 6 cuillères à café. Quand on sait qu’un Français en consomme en moyenne de 15 à 20%, il y a de quoi s’inquiéter.

Du sucre naturel vital à l’écart autorisé acceptable

Il faut nuancer le propos. Tous les sucres n’ont pas le même impact sur la santé.

Il faut distinguer le sucre industriel comme le saccharose (composé de glucose et de fructose et issu de la betterave sucrière ou de la canne à sucre), le sirop de glucose-fructose, le sirop de fructose des glucides naturellement présents dans les féculents, les légumineuses et les céréales complètes. Ces derniers sont indispensables au bon fonctionnement du cœur, du cerveau, du système digestif et des poumons.

Le fructose est un cas à part : il se transforme rapidement en triglycérides, des graisses qui bouchent les artères. Les aliments industriels en sont truffés. Ce n’est pas le fructose du fruit qui, combiné aux fibres, aux minéraux, aux vitamines et aux polyphénols, a une incidence plus limitée. Mieux vaut manger un fruit que boire un jus.

Vous l’aurez compris, il faut privilégier les aliments qui contiennent naturellement du sucre : deux ou trois fruits par jour, deux portions de féculents par jour, de céréales et de légumineuses. N’abusez pas des céréales du petit-déjeuner.
Il faut limiter les aliments industriels et le sucre utilisé pour les laitages, le thé et le café. Ne vous précipitez pas pour autant sur les édulcorants.

Les sucres rapides et raffinés ne sont pas à bannir, mais à déguster en très petite quantité. Que les accros aux douceurs se rassurent : vous pouvez continuer à vous offrir une pâtisserie de qualité de temps en temps.

Les no sugar font de la résistance

Le sucre (simple, rapide) est une drogue « autorisée »… et pourtant ! Des envies sucrées, qui n’en a pas ? J’ai arrêté de fumer, de manger du sel, de boire du lait de vache… Mais, arrêter le sucre, hors de question !

Certains l’ont fait : on les appelle les no sugar. Ils ont leurs gourous, leurs adeptes, leurs livres. Aux États-Unis, Robert Lustig fait un tabac. Professeur au département pédiatrique de l’université de Californie, il milite contre le sucre depuis des années. Il a publié une étude qui prouverait que celui-ci est toxique (2015).

Pour ma part, je préfère de loin m’en tenir au « moins, c’est mieux », le slow sugar. Éliminer totalement le sucre a quelque chose de rebutant, voire d’excluant socialement parlant : plus d’anniversaires, plus de chocolats à Noël et à Pâques, plus d’odeur de bons gâteaux sortant du four, de crêpes… STOP ! N’en jetez plus !

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