FiFA: La corruption déblatère
Les gros titres sont faits sur le soupçon de corruption accompagnant la réélection de Sepp Blatter à la présidence de la FIFA. Corruption ? Voilà bien l’inversion d’analyse classique de notre temps.
Je ne m’intéresse pas au football, ni d’ailleurs au sport en général. Il y a dans le sport il me semble cet opium du peuple bien connu et ces jeux du cirque dont le seul objet est de nous maintenir dans la béatitude des citoyens-esclaves que la démocratie moderne a fait de nous.
Mais le spectacle que nous offre la FIFA relève de la politique, et pour le coup, la corruption en est au cœur. Mais quelle corruption ? Pour clarifier mon propos, je voudrais reprendre un extrait de l’excellent texte d’Olivier Devoet dans Libres !! :
« Dans un domaine où la dissimulation est la règle et où la manœuvre souterraine est de mise, il me semble utile de poser ce concept même de corruption : la corruption est un agissement illicite consistant à accorder des avantages, dans le cadre de fonctions officielles (et d’un pouvoir effectif) en échange de contreparties matérielles et/ou financières.
En effet, sans ce pouvoir, la corruption peut se résumer à un simple échange volontaire, à une simple négociation (commerciale). Finalement, la corruption c’est l’usage du pouvoir qu’on détient pour distribuer des privilèges, des avantages, des passe-droits en échange d’une rétribution et/ou de bienveillance. Là où il y a pouvoir, il peut y avoir corruption, c’est simple. »
Si la FIFA semble une organisation planétaire, plus tentaculaire encore que l’ONU, si elle semble attirer tous les grands de ce monde, si elle inquiète, est-elle pour autant corrompue ? Non pas, seuls les politiques qui la courtisent le sont.
Les laisser retourner le sens des mots, voilà notre mal profond. Or pour être corrompu, il faut détenir un pouvoir. Quel est le pouvoir de la FIFA ? Décider du prochain pays accueillant la coupe du monde ? Est-ce là un pouvoir, vraiment ? Pouvoir suppose coercition, force, contrainte. Où sont-elles ici ?
Regardez le nouveau stade à Bordeaux. Qui a été forcé de le financer ? La FIFA ? Ses membres ? Non bien sûr, ce sont les contribuables girondins, même ceux qui ne touchent jamais un ballon.
Non, la chose est claire, ce sont les politicards minables des différents pays, œuvrant pour obtenir leur part de l’opium sur gazon, qui pourrissent le jeu. Car Lord Acton nous l’avait déjà expliqué il y a 200 ans : « Tout pouvoir amène la corruption, le pouvoir absolu amène une corruption absolue »