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FRANCE: Christianisme, antisionisme et islamisme de la République

 

En France, les actions violentes contre les Juifs ont plus que doublé avec une hausse spectaculaire de + 126%. L’israélophobie, ou, plutôt, la haine du peuple juif israélien, est l’une des causes de cette révoltante situation. La majorité des athées, la majorité des chrétiens et la quasi-totalité des musulmans sont israélophobes. Ci-dessous, nos lectrices et lecteurs trouveront une série d’analyses sur le christianisme, l’antisionisme et l’islamisme, sous l’angle de la haine contre les Juifs en Israël et de la haine contre les Juifs en diaspora.

En France, les actes antisémites ont augmenté de 91% de janvier à juillet 2014, comparativement à la même période en 2013 : 527 actes antisémites en 2014 contre 276 en 2013 (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page). Il faut noter tout particulièrement que la catégorie « actions violentes » constitue l’essentiel de cette forte hausse : + 126% comparativement à 2013 pour la même période.

Les deux pics importants de cette période se sont déroulés, pour le premier au mois de janvier correspondant à l’ « affaire Dieudonné » et à la manifestation « Jour de Colère » ; pour le second au mois de juillet et correspondant aux manifestations anti-israéliennes violentes organisées en France. Un climat d’insécurité pour la Communauté juive s’est fortement installé suite aux nombreuses violences antisémites qui ont visé des individus, des synagogues et des écoles de la Communauté juive pendant cette période (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).

Olivier Jack Melnick, qui enseigne aux Etats-Unis et en France sur la Bible et sur les racines juives du christianisme, a récemment écrit (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Ce n’était qu’une question de temps avant que les disciples du Messie se décident à soutenir et prier pour Eretz Yisrael. C’est ainsi qu’ils devinrent un groupe au sein du christianisme, connu sous le nom de « sionistes chrétiens ». Bien que le concept biblique du soutien de l’existence d’Israël et du peuple juif remonte à beaucoup plus loin, c’est Herzl qui a vraisemblablement utilisé le terme « chrétien sioniste » pour la première fois en 1896.

D’autre part, selon Edward Flannery, les sionistes chrétiens ont eu un rôle à jouer lors de la renaissance d’Israël en 1948 et de la croissance de l’Etat hébreu les années suivantes. Il a déclaré que « sans le sionisme chrétien, il est très peu probable que l’État actuel d’Israël ait vu le jour si rapidement ». Les chrétiens sionistes viennent de différents horizons théologiques, mais ils maintiennent néanmoins un certain terrain d’entente quand il s’agit d’éléments essentiels au sujet d’Israël et du peuple juif. Ils ont tous un intérêt direct pour l’eschatologie, soit l’étude biblique des temps de la fin.
Entre autres choses, ils font une distinction biblique claire entre Israël et l’Église, ils croient au retour physique du peuple juif en Israël, à la reconstruction du Temple et au fait qu’Israël viendra à la foi en son Messie (Note de Michel Garroté – 1- On peut être chrétien pro-israélien sans se mêler de la venue, ou de la non-venue, du peuple juif à la foi « en son Messie ». 2- Il existe également des catholiques pro-israéliens, mais ce fait n’est pratiquement jamais mentionné dans les médias. 3- On peut être chrétien pro-israélien sans être « chrétien sioniste »).

Depuis près d’un siècle maintenant, les sionistes chrétiens ont été l’un des bras de l’église évangélique qui a maintenu des relations très positives envers Israël et le peuple juif. Depuis 1948, la plupart des premiers ministres israéliens ont reconnu que leurs plus grands amis se trouvaient au sein des sionistes chrétiens. Malheureusement, tout cela est en train de changer. Au niveau mondial, le sionisme chrétien semble être en train de mourir. Evidemment, Israël n’a pas perdu tous ses amis dans les rangs évangéliques. De plus, les juifs messianiques, indépendamment de leur acceptation par la communauté juive dans son ensemble, soutiennent Israël inconditionnellement.

Ce changement est connu sous le nom de palestinisme chrétien et va se transformer en un tsunami si rien n’est fait pour l’arrêter. Il a déjà mené un grand nombre d’évangéliques à se questionner et à rejeter toute forme de sionisme. Le palestinisme chrétien est de l’antisionisme chrétien, et il doit être confronté en tant que tel. Dans son livre Eurabia : l’axe euro-arabe publié en 2006, l’auteure juive Bat Ye’or postule que le palestinisme chrétien est très ancien. D’autres, comme le théologien britannique Paul Wilkinson, voient ce mouvement moderne comme datant d’environ 20 ans. Selon lui, le fondateur moderne du palestinisme chrétien est Naïm Ateek, qui a créé le mouvement en 1994 quand il a fondé le Centre palestinien de théologie de la libération œcuménique connu sous le nom de SABEEL.

Certains des leaders du palestinisme chrétien aujourd’hui sont des personnes comme Naïm Ateek ou Elias Chacour. Mais plus important encore, le flambeau de l’antisionisme est transmis à des personnes qui étaient des sionistes ou qui au moins n’étaient pas anti-Israël. Il s’agit notamment du vicaire britannique Stephen Sizer (qui décrit le sionisme comme une « hérésie »), le professeur Gary Burge de Wheaton College dans l’Illinois, ou encore Liz Hybels (femme du pasteur Bill Hybels de l’Eglise de Willow Creek). Je pourrais ajouter bien d’autres noms à cette liste. Un exemple tragique de cette idéologie destructrice s’illustre dans le film Little Town of Bethlehem (2010). Il dresse le portrait de trois hommes qui désirent la paix et la réconciliation dans la région : un Arabe musulman, un Juif israélien et un palestinien chrétien. Chacun met en avant son point de vue sur la réconciliation. Vraiment, qui serait en désaccord avec cela ?

Le problème ne réside pas dans la validité d’une telle aspiration, mais dans la façon dont les différentes parties ont été dépeintes. Les Palestiniens ont été comparés aux Afro-Américains pendant le mouvement des droits civils, tandis que les Israéliens ont été dépeints comme les oppresseurs et les envahisseurs de la « Palestine ». C’est une honte de voir que beaucoup d’évangéliques croient aux mensonges du palestinisme chrétien. La même chose peut être dite à propos d’un projet plus connu sous le nom de “avec Dieu de notre côté”, réalisé par Porter Speakman Jr. et approuvé par Tony Campolo et le vice-président de World Vision, Steve Haas. Ce film a également reçu des critiques élogieuses du magazine Christianity Today.

Quelque part, le palestinisme chrétien n’est autre qu’une forme extrême de la théologie du remplacement. En prenant soin d’éradiquer les racines juives du christianisme, on considère vite Israël et le peuple juif comme n’étant plus pertinents et c’est un risque que nous ne pouvons pas prendre. Les Évangéliques qui ont viré de bord, passant du sionisme chrétien au palestinisme chrétien, mettent Israël et le peuple juif en danger (Note de Michel Garroté – Les autres confessions chrétiennes ont été, pour ainsi dire, dès 1948, dans le palestinisme. Les papes, de Jean XXIII à François, ont tenté et tentent encore, un rapprochement avec les Juifs. Mais le clergé et les fidèles ne se sentent apparemment pas concernés…). Ne lisent-ils plus leur Bible, au point de croire à ces mensonges que Yéchoua (ndmg – Jésus) serait le premier Palestinien ? Où trouvent-ils la Palestine dans la Bible ?

Le palestinisme chrétien, c’est de l’antisionisme chrétien qui n’est autre que de l’antisémitisme chrétien déguisé. C’est ce que j’appelle la « grande trahison chrétienne ». Ce que nous pouvons et devons faire, c’est soutenir le droit d’Israël à exister. Israël est la seule lueur d’espoir au Moyen-Orient et la seule véritable démocratie dans la région. Le nombre des amis fidèles d’Israël dans les milieux évangéliques est en baisse. Nous devenons une minorité. Etre pro-Israël ne veut pas dire que être anti-palestinien, malheureusement, l’inverse est rarement le cas, conclut Olivier Jack Melnick (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).

D’autre part, sous un angle similaire, notons que le sénateur américain pro-israélien Rafael Edward Ted Cruz s’est fait conspué mercredi 10 septembre 2014 pour avoir déclaré devant les chrétiens d’origine arabe que les « chrétiens n’avaient pas de meilleurs alliés que l’Etat juif », lors d’un congrès de solidarité pour les Chrétiens d’Orient, à Washington (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page). Sous les sifflets, le sénateur républicain texan Rafael Edward Ted Cruz a affirmé que « ceux qui haïssent Israël haïssent les Etats-Unis » et que « ceux qui haïssent les juifs ne suivent pas les enseignements du Christ ». « Si vous ne voulez pas être aux côtés d’Israël et des juifs, alors je ne serai pas avec vous », a lancé avant de quitter le podium le candidat républicain aux primaires pour les élections présidentielles américaines. « Ce soir à Washington devait se dérouler une soirée d’unité, car nous étions réunis pour la soirée inaugurale de ce groupe appelé Pour la défense des Chrétiens. En fait, malheureusement, cette soirée a dégénéré en un scandaleux événement de haine », a déploré le sénateur sur sa page Facebook. « Le fanatisme et la haine n’ont aucune place dans cette discussion. L’antisémitisme est un mal corrosif et il fait son ignoble réapparition ce soir », a-t-il ajouté (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).

Enfin, sous l’angle de l’islam en France, Ivan Rioufol écrit (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Le vrai clivage ? Ce n’est plus la droite contre la gauche ; cette opposition-là ne produit que de vaines disputes. Ce pourrait être les libéraux contre les dirigistes ; cependant, ce serait considérer l’économie comme la clef de voûte des crises. Or l’inquiétude identitaire, née du rouleau compresseur de la mondialisation, est celle qui, partout, réveille les peuples. Les Écossais, par exemple, semblent attacher de plus en plus de poids à leur libre destin, en dépit des surenchères de Londres pour tenter de faire échec au prochain vote sur l’indépendance. En France, un même désir de retour à la nation originelle fédère de nombreux citoyens, par-delà les partis. Mais c’est l’islam qui, en l’occurrence, sert de révélateur à la fracture politique. Celle-ci oppose ceux qui défendent la pérennité de l’unité nationale aux partisans de sa dissolution dans la « diversité », au prétexte d’une culpabilisation occidentale enfouie.

Un choix est à faire entre la nation laïque et le communautarisme islamisé. La présidentielle se jouera prioritairement sur ce terrain existentiel, dont dépendent les enjeux européens. L’alternative est cautionnée majoritairement par les classes moyennes, qui trouvent un écho auprès du Front national. Pour autant, ce nouveau clivage n’est pas celui que les dirigeants osent pour l’instant reconnaître. À droite comme à gauche, les élites ont avalisé un multiculturalisme de fait, en renonçant à maîtriser l’immigration de masse et à l’intégrer dans la société d’accueil. Toutefois, l’irrésistible ascension de Marine Le Pen les oblige à ouvrir les yeux et à prendre position. Lui laisser le thème de la nation et de sa protection serait lui offrir la victoire en 2017. Déjà, les derniers sondages la mettent largement en tête au premier tour.

Sous couvert d’un discours républicain présentable, le PS a choisi le camp du différentialisme, théorisé par son think-tank Terra Nova. Le parti héberge les procureurs en « islamophobie », ce concept imposé par l’islam radical pour réfuter toute critique. Si Manuel Valls sait dénoncer l’idéologie islamiste, le premier ministre ne manque jamais une occasion de saluer l’Islam, en étalant ainsi une préférence politique. Défendre les chrétiens d’Irak, martyrisés par le Califat, peut être présenté à gauche comme la manifestation d’une droite « dure » et « raciste ». La promesse récurrente d’un droit de vote aux immigrés pour les élections locales est une autre manière de vouloir flatter un électorat conscient du dynamisme de sa démographie. François Hollande lui doit en grande partie son élection.

C’est donc à la droite qu’il revient d’investir ce débat essentiel, pour lequel Bruno Le Maire, Laurent Wauquiez ou Hervé Mariton ont déjà apporté leur soutien. Nicolas Sarkozy, qui fait annoncer son retour, ne pourra se contenter d’un positionnement accommodant s’il veut être un obstacle au FN. Pour avoir choisi cette voie molle et centriste, il est peu probable qu’Alain Juppé conserve les bons sondages qui ont accueilli sa candidature à l’Élysée. La priorité qu’il met à disqualifier le vote lepéniste et à valoriser la religion musulmane lui fait expressément rejeter l’« assimilation », qui est pourtant l’ADN de la nation. En 2002, celui qui était alors président de l’UMP se disait prêt à suivre l’air du temps qui était à l’altermondialisme, mouvement aujourd’hui disparu. Le multiculturalisme qu’il caresse aujourd’hui avec une semblable légèreté lui réservera la même déconvenue.

La déférence que porte Juppé à l’islam, à l’instar d’une grande partie de la gauche, lui fait dire que « l’islamophobie est un point de clivage » pour l’UMP. Or, il est contradictoire de se réclamer de la laïcité, comme il le fait, et de n’avoir d’intérêt que pour une religion, au prétexte qu’elle est nouvelle et mal comprise. D’autant que la christianophobie et la judéophobie mériteraient alors les mêmes inquiétudes. Les Français musulmans n’ont pas droit à plus d’égard que les catholiques, protestants ou juifs. C’est pourtant ce que soutient l’ancien premier ministre lorsqu’il dit espérer « inventer une identité heureuse » dans « le respect des différences », comme si la France millénaire était devenue un laboratoire pour l’Homme nouveau. D’autant que Juppé reconnaît : « Jamais, tout au long de mon parcours scolaire et universitaire, on ne m’a proposé d’ouvrir le Coran, dont j’ignore à peu près tout ». Une lecture de Claude Lévi-Strauss (Tristes tropiques) lui ferait peut-être prendre conscience de ce que l’anthropologue appelait « l’intolérance musulmane », qui « adopte une forme inconsciente chez ceux qui s’en rendent coupables ».

Cette religion n’est pas un problème, quand elle est contenue dans la sphère privée. La difficulté tient à la démission de responsables politiques qui, comme Juppé et ses néogaullistes, croient pouvoir acheter la paix civile en tenant un discours sur « l’apaisement ». Cette crainte du conflit revient à admettre une inaptitude de cette « diversité » à se fondre chez l’autochtone, prié de s’effacer. Or la démarche, approuvée par les sermons sur la non-discrimination, est une soumission à l’islam politique qui exige sa « visibilité » et ne supporte pas la contrariété. Refuser ces intimidations n’est pas s’opposer aux musulmans, comme le soutiennent les « antiracistes » qui hurlent au retour des années 1930. La plupart ne réclament rien. Comparer leur sort à celui des Juifs est une outrance qui n’effraie pourtant pas ceux qui ont choisi d’accélérer la balkanisation de la nation affaiblie.

C’est au nom de ce même islam politique que le Califat (ndmg – L’EI) commet actuellement d’indicibles cruautés contre les minorités en Irak et en Syrie. Il menace aussi l’Occident qui enfin se mobilise derrière les États-Unis, avec le soutien de certains pays arabes. Ces derniers signes de solidarité s’imposent aussi en France, d’où partent des centaines de jeunes djihadistes pour rejoindre l’État islamique. Mardi, des associations musulmanes ont, sous l’égide de la Mosquée de Paris, pris la défense des chrétiens d’Orient. Certes, leur « Appel de Paris » se garde de voir l’islamisme dans ces barbaries « qui ne peuvent se prévaloir de l’islam ». Si le texte critique les « appels inconsidérés au djihad », il ne rejette pas le djihad lui-même (Note de Michel Garroté – L’Appel de Paris ne rejette pas non plus la charia et la dhimmitude). Reste la démarche de bonne volonté, répondant à une société inquiète. Sa vigilance reste le meilleur rempart devant la démission des désabusés, conclut Ivan Rioufol (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).

M.G

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