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Francophones : le Français est la troisième langue mondiale des affaires

 

Les 11 et 12 octobre, à Erevan en Arménie, se tient le 17ème sommet de la francophonie. Emmanuel Macron sera là pour parler de la langue de Molière, et sans doute aussi de celle des affaires, de préférence à celle du business. Comment donc valoriser cet immense capital que représente la sixième langue du monde ?

On ne le dit pas assez : la Francophonie est un immense espace culturel, mondialement reconnu, qui concerne directement ou indirectement 1 milliard de personnes parlant français quotidiennement ou comme seconde langue. C’est ainsi la sixième langue du monde, après le Mandarin, l’Anglais, l’Espagnol, l’Arabe et le Hindi. Il concerne 57 pays, plus de 15% du PIB mondial et croît de 5% l’an, plus que le PIB mondial ! « Le Français », comme le disait Boutros Boutros-Ghali, Secrétaire général de la Francophonie de 1997 à 2002, est « une langue non alignée ». En 2014, on comptait ainsi 274 millions de francophones : 63 en France, 33 au Congo, 12 en Allemagne, 11 en Algérie, aux Maroc, Royaume-Uni et Canada, sans oublier Italie et Cameroun (9 millions), Québec, Côte d’Ivoire (7), Tunisie (6), Suisse, Espagne et Madagascar (5). Ainsi, selon les données 2014 de l’Organisation Internationale de la Francophonie, il y a plus d’un million de francophones dans 39 pays !

On ne le sait pas vraiment : le Français se parle sur tous les continents. Il escorte l’espace France au sens large, et aide donc, directement et indirectement, son économie et l’expression de sa pensée. En Afrique surtout, les rapports amicaux et historiques que noue la France avec de nombreux pays sont décisifs. Le Français, grâce à l’Afrique, devrait ainsi concerner 700 millions de francophones en 2050, avec le Congo qui, comptant 33 millions de francophones sur 85 millions d’habitants, est le pays francophone le plus peuplé d’Afrique. Et ceci en attendant 180 millions d’habitants en 2050 selon les démographes ! Voilà pourquoi les interventions de la France sont aujourd’hui multiples sur ce continent et, seules parmi les pays d’Europe, de nature militaire. C’est un signe qui ne trompe pas sur un enjeu qui n’est pas que linguistique. Les liens entre la France et l’Afrique doivent se renforcer, en tenant compte non seulement de toutes ses puissances en devenir, et plus encore des valeurs à conjuguer. Il en est de même au Canada.

On n’en tient pas compte : le Français est la troisième langue mondiale des affaires. On pense souvent qu’il campe dans le seul terrain des idées et des lettres. C’est vrai, c’est bien, mais ceci ne l’empêche pas d’être aussi une langue de gestion, de comptabilité, de management, de brevets, des innovations et de droit. C’est à partir de ce capital de départ qu’il faut mener des actions concrètes, dans les sciences, l’agriculture, les centres de formation, dans les divers supports d’information, dans les pôles de compétitivité, ou encore dans les luttes contre la pauvreté ou la pollution… Le Français est une langue d’idées, de théories, de philosophie, de littérature, mais aussi de sciences, de brevets et d’actions.

On doit donc avancer. C’est ici que l’on retrouve l’intérêt du droit et des systèmes français de protection des entreprises, la qualité des professions du chiffre. Le droit français est sûr, protégeant la propriété, encourageant la croissance, définissant nettement les responsabilités dans divers domaines : droit et fiscalité des entreprises, droit des brevets, droit social… et toujours avec des spécialistes compétents. D’importants cabinets sont également spécialisés en droit européen, issu du droit romain, mais aussi en common law anglo-saxonne. Ces experts sont en rapport avec les « professions du chiffre » : experts comptables et commissaires aux comptes qui enregistrent les données, présentent et certifient les comptes, évaluent et conseillent, aident les entreprises à grandir. L’armature française de la gestion, à la fois technique et légale, est de grande qualité.

Le Français est notre bien le plus précieux, pour défendre nos valeurs bien sûr, et aussi nos emplois ! Le drame est de ne pas assez l’entretenir et le faire avancer, alors qu’il continue de s’enrichir : en 50 ans, le dictionnaire de l’Académie passe de 40 000 à 60 000 mots. Le Français est une langue très vivante ! Il intègre non seulement certains mots des autres langues, en liaison avec la révolution technologique en cours, plus la mondialisation, plus nos propres progressions et inventions. Francophonons !

Jean-Paul Betbeze, né à Bagnères-de-Bigorre le 6 septembre 1949, est un économiste et professeur d’université français.

Comments

  • Anonyme
    octobre 7, 2018

    5

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