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FREE SERAIT-IL UN EXEMPLE DE LIBERTE

 

 

 

 

L’arrivée de Free sur le marché de la téléphonie mobile a chamboulé le secteur. Les concurrents déjà présents, en particulier SFR et Bouygues Télécom, Orange ayant conclu un accord d’itinérance avantageux, critiquent le nouvel entrant, l’accusant de provoquer des pertes d’emplois. Arnaud Montebourg, ministre « du redressement productif », critique par ailleurs l’ARCEPpour avoir favorisé la concurrence au détriment de l’emploi. Des études affirmant d’autre part que Free entraîne des destructions d’emplois.

 

Cette polémique, et surtout sa médiatisation, est une illustration de l’état d’esprit en matière d’économie en France. L’innovation y est ainsi vu comme une menace, alors qu’elle est un facteur de progrès. De même, la connivence en économie y est favorisée.

 

Free détruit-il des emplois? Les chiffrages en la matière sont absurdes. Soulignons d’abord que Bouygues ou SFR ne s’interrogent pas sur l’effet que leur entrée sur le marché des télécommunications a pu avoir sur l’opérateur historique, désormais dénommé Orange. Pourtant, Orange doit réduire ses effectifs.

D’autre part, comment chiffrer l’impact d’un nouvel opérateur, qui a un modèle de prix serrés tel que Free, sur l’emploi dans un pays? Free a embauché, et investi. Ce sont des emplois supplémentaires. En diminuant le prix de l’abonnement mobile, Free libère du pouvoir d’achat pour ceux qui avaient un abonnement plus onéreux, en même temps qu’il occasionne une dépense pour ceux qui n’avaient pas les moyens, ou ne voulaient pas en raison du prix, de s’offrir un abonnement mobile.

Free a aussi incité les opérateurs déjà présents à reprendre leurs investissements. Ceux-ci indiquent désormais vouloir investir dans la 4G pour se démarquer. Investissement, ce qui signifie emploi, et 4G signifie revenu supplémentaire. Ce qui signifie aussi progrès globalement pour la France.

 

L’intervention que souhaite le ministre Arnaud Montebourg va donc à l’encontre à la fois de l’emploi, du pouvoir d’achat, et du développement technologique du pays. Par contre, cette intervention pourrait servir les intérêts de deux entreprises privées dont le modèle économique, et les bénéfices, sont perturbés par l’arrivé du nouveau concurrent (la position d’Orange est plus subtile, cette société se rattrapant par son accord d’itinérance conclu avec Free).

 

Que des entreprises privées défendent leurs intérêts n’a rien de blâmable. C’est le soutien d’un gouvernement à ces intérêts privés qui pose problème. C’est là le problème de l’interventionnisme : celui-ci ne défend pas l’intérêt du pays, mais les intérêts de ceux qui savent mieux communiquer, ou qui sont mieux introduits dans les sphères gouvernementales. Ceux qui savent le mieux établir la connivence.

 

 

 

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