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Grève et mouvement social : l’Etat doit-il reprendre la dette des hôpitaux ?

En attendant les mesures annoncées par le gouvernement…

Bientôt une sortie de crise pour les hôpitaux ? Une solution est en tout cas envisagée, c’est celle de l’Etat qui viendrait en secours des établissements hospitaliers reprendre leur lourde dette.

Plus d’un hôpital sur deux est en situation de déficit, et selon la Cour des Comptes, un sur trois est même largement endetté. En tout, la dette des hopitaux, c’est 30 milliards d’euros.

Les conséquences ? Un hopital qui fonctionne au ralenti, avec des dépenses de fonctionnement qui augmentent, celles de la masse salariale, mais des investissements qui se réduisent. Alors même que la santé partout dans le monde doit prendre le virage du digital et profiter des progrès qu’il permet.

Du côté du gouvernement, la situation est floue. On a dit tout et son contraire. Avant la grève qui a mobilisé le secteur public hospitalier, il était hors de question pour Bercy d’évoquer une quelconque reprise de la dette hospitalière par l’Etat. Mais les choses bougent. Dans une interview dimanche dernier, Bruno Le Maire a semblé plus ouvert à ce genre de solution.

30 milliards pour l’hôpital, ça ne pèsera pas grand-chose quand on comptabilise la dette totale de l’Etat qui s’élève à 2 200 milliards. Et puis l’Etat peut emprunter à taux négatif. Les hôpitaux empruntent eux à des taux variant de 2 à 4 %. 

Il y aurait évidemment un impact politique sur le niveau de déficit, alors que le chiffre des 3% est un point de négociation important, notamment dans la vie politique européenne.

Bien sûr, cette reprise de dette rappellerait le précédent de 2018 où l’Etat avait repris à son compte la dette de 35 milliards d’euros de la SNCF. La SNCF s’était allégée d’un poids lourd oui, mais elle avait été négociée en échange une réforme profonde de l’entreprise publique, avec la mise en concurrence notamment. Il faudra évidemment négocier une réforme profonde du fonctionnement de l’hôpital pour qu’il devienne plus efficient et à fonctionnement autonome, en échange d’une telle mesure, si elle était prise.

De plus, dans le cas des hôpitaux, il ne s’agit pas d’une dette commune. Les 30 milliards d’euros, c’est un ensemble de dettes individuelles. Il y en aura donc qui auront pris des dispositions pour ne pas être endetté qui regretteront peut-être de s’être serrer la ceinture…. Et ça, ça pourrait causer de nouveaux mécontentements, en interne cette fois.

Nouvelle manifestation le 30 novembre : l’Etat aura-t-il statuer avant ?

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