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GUY MILLIERE: NICOLAS SARKOZY EST CE QU’IL EST: LE CANDIDAT LE PLUS ACCEPTABLE DANS LE CONTEXTE ACTUEL

Guy Millière – J’ai, au temps où il était Président, critiqué Nicolas Sarkozy. Je ne regrette aucune de ces critiques. Elles étaient toutes fondées, précises.

Je n’oublie pas que Nicolas Sarkozy a une lourde responsabilité dans la désastreuse guerre menée contre le régime Kadhafi en Libye et a soutenu l’entrée d’un « Etat palestinien » à l’UNESCO. Je n’oublie pas non plus ses propos sur Binyamin Netanyahou et ses errances en matière économique.

Je prends seulement en compte la situation actuelle du pays. Cette situation est catastrophique : je l’analyse de manière lapidaire, mais détaillée, dans mon dernier livre, Voici revenu le temps des imposteurs*. La catastrophe en cours est porteuse de risques de faillite économique et financière, de guerres civiles larvées, de tentations autoritaires, isolationnistes et protectionnistes qui seraient suicidaires. La France est tout au bord du gouffre. Vraiment tout au bord.

Aucun redressement n’est à attendre du côté des socialistes et de la gauche. Les réformes prônées par Manuel Valls et Emmanuel Macron ne brisent pas le carcan social-démocrate, vecteur d’une euthanasie en pente douce. Les socialistes marxistes et keynesiens continuent par ailleurs à dominer l’appareil du parti. Les socialistes, en général, restent prisonniers de leurs alliances, donc, des Verts et du Front de gauche. L’attitude de toute la gauche concernant l’ « Etat palestinien » est, en outre, tristement significative et sans la moindre trace de scrupule.

Aucun redressement n’est à attendre du côté du Front National, qui a (le Congrès récent vient de le confirmer) un programme nationaliste, socialiste et porteur des tentations suicidaires que j’ai cité plus haut. Le Front National de toute façon ne peut pas gagner en 2017, même si, comme c’est probable, Marine Le Pen arrive en tête au premier tour.

Je ne sais, pour l’heure, si un redressement est à attendre du côté de ce qui s’appelle encore l’UMP. Je sais, par contre, que les seules propositions économiques un tant soit peu sensées émanent présentement de ce qui s’appelle encore l’UMP, qui est, depuis le retrait de la vie politique d’Alain Madelin, le seul parti, avec, partiellement, l’UDI, où se retrouvent quelques orientations libérales et conservatrices.

Je sais que deux candidats issus de ce qui s’appelle encore l’UMP émergent.

L’un est Alain Juppé, qui se positionne au centre gauche, donne des gages d’islamophilie et de multiculturalisme, et prend peu à peu la forme du candidat de rechange de la gauche.

L’autre est Nicolas Sarkozy.

D’une manière de plus en plus évidente, les grands médias, les adeptes du politiquement correct et de l’immobilisme se tournent vers Alain Juppé, et espèrent qu’il sera le candidat de la droite en 2017.

Je dirai : ceux qui ont apprécié la présidence de Jacques Chirac adoreraient une présidence Juppé.

Je n’ignore pas que des gens ont apprécié la présidence de Jacques Chirac, son immobilisme moisi en politique intérieure, et sa politique étrangère imprégnée de part en part par la politique arabe de la France, si bien incarnée par Dominique de Villepin, aujourd’hui « avocat d’affaires » au service du Qatar.

Nicolas Sarkozy est ce qu’il est : le candidat le plus acceptable dans le contexte actuel

Depuis des mois, les grands médias, la présidence Hollande, les juges du Syndicat de la magistrature, s’acharnent sur Nicolas Sarkozy avec une malveillance perverse et monolithique indigne d’un pays qui prétend être une démocratie et un état de droit. Cet acharnement est absolument malsain, et très suspect.
Nicolas Sarkozy est ce qu’il est : le candidat le plus acceptable dans le contexte actuel.

Claude Goasguen et Meyer Habib, deux hommes que je respecte profondément, sont proches de lui.

Dans le cadre de l’élection primaire de ce qui s’appelle encore l’UMP (si cette primaire a lieu), le choix sera Alain Juppé ou Nicolas Sarkozy (imaginer que François Fillon opèrera une remontée ou que Bruno Le Maire connaîtra dans les mois qui viennent une irrésistible ascension est trop imaginer). Tout ce que je viens d’écrire me conduit à choisir Nicolas Sarkozy.

Le deuxième tour de la présidentielle de 2017 verra vraisemblablement Marine Le Pen confrontée à Alain Juppé ou Nicolas Sarkozy, et l’un des deux sera sans doute élu. Tout ce que je viens d’écrire me conduit à espérer que ce sera Nicolas Sarkozy là encore.

Nicolas Sarkozy devra formuler un programme : ce sera extrêmement difficile dans le contexte d’un pays où les idées fausses le disputent aux idées floues et aux idées brisées. J’explique dans Voici revenu le temps des imposteurs* que les débats intellectuels ont été, sur tous les plans, vidés de leur substance en France (et, à mes yeux, le dernier livre d’Eric Zemmour n’arrange rien : j’y reviendrai dès que possible). Si quelques idées suggérées par Alain Madelin dans l’entretien publié samedi dans le Figaro y trouvent leur place, ce sera très bien.

Nicolas Sarkozy devra user de stratégie, faire des compromis (avec l’ennemi, parfois), je le sais. Je n’apprécie pas les compromis, mais je vois où en est ce pays. Je n’ai pas d’illusions. Je suis souvent à l’extérieur de la France, mais je n’oublie pas que des gens n’ont pas le choix d’être souvent à l’extérieur de la France, et je pense à eux.

Nicolas Sarkozy devra, s’il est élu, gouverner, et tirer les leçons des erreurs commises lors de son premier mandat. Je veux penser qu’il entend tirer ces leçons, et qu’il ne veut pas rester dans l’histoire avec, imprimée sur lui, l’image d’un homme médiocre. Je peux me tromper, bien sûr.

G.MILLIERE

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