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Hausse de la mortalité infantile en France

Le taux de mortalité infantile est considéré comme un marqueur de développement des pays. Or, après des décennies de baisse dans notre pays, une inversion de cette tendance s’observe depuis 2012 environ. Les chercheurs peinent à expliquer ce phénomène inquiétant et douloureux. A noter que les enfants mort-nés ne sont pas comptabilisés dans ces statistiques, seuls sont pris en compte les enfants nés vivants.

Une déprimante augmentation. Le taux de mortalité infantile s’accroît chaque année en France depuis 2012 alors même que les Nations unies ont fixé comme objectif principal l’élimination des décès évitables d’enfants d’ici à 2030. L’alerte provient de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) dans une étude parue . Le travail scientifique fondé sur des données de l’Insee, en lien avec l’Université de Paris, de l’AP-HP, du CHU de Nantes et des chercheurs de l’Université de Californie, met en évidence une augmentation de 7 % du taux de mortalité infantile entre 2012 et 2019.

Précisément, ce sont 1 200 décès supplémentaires par rapport aux voisins européens qui ont lieu chaque année en France parmi les enfants âgés de moins d’un an. L’étude souligne que «près d’un quart des décès (24,4 %) [surviennent lors] du premier jour de vie, et la moitié (47,8 %) au cours de la période néonatale précoce, soit au cours de la première semaine suivant la naissance». Derrière ces chiffres, un constat froid, celui que la France est en recul par rapport à ses voisins européens et notamment la Finlande et la Suède, qui parviennent à faire diminuer ce pourcentage de façon continue depuis la Seconde Guerre mondiale. C’est un sujet majeur, car une société qui ne prend pas soin de ses nouveau-nés est une société en difficulté.

Quels sont les facteurs sur lesquels il est difficile d’agir ?

Il y a certaines composantes de la mortalité infantile sur lesquelles n’importe quel pays aura du mal à agir une fois qu’elle atteint un niveau très bas. C’est le cas pour la très grande prématurité ou pour les anomalies congénitales létales. Sur ces anomalies congénitales, une des façons d’agir est de dépister pendant la grossesse et de pratiquer une interruption médicale de grossesse. Sur ce point, en France, il existe une politique très active de dépistage des anomalies congénitales et de proposition d’interruption médicale de grossesse. Ce n’est donc probablement pas un levier sur lequel nous pourrions beaucoup intervenir, en l’état actuel des connaissances, pour faire baisser le taux de mortalité infantile dans notre pays. Certains analystes pointent le fait qu’il y a une tendance, depuis quelques années, chez les couples concernés, à vouloir poursuivre la grossesse jusqu’à son terme, malgré des chances de survie extrêmement faibles pour l’enfant.

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