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Homosexualité : Le pape François a dit…

Les dernières « sorties » du pape François sur l’homosexualité confirment – s’il en était besoin – le conservatisme congénital du Saint-Siège. En déclarant, à demi-mots, que cette sexualité humaine relevait de la psychiatrie (sous-entendant ainsi qu’elle pourrait en être le remède), l’actuel pape nous fait faire un bond en arrière de plusieurs décennies. Pour ne prendre que l’exemple français, il faut rappeler que ce n’est que depuis le début des années 1980 (1982) que l’homosexualité n’est plus définie dans notre pays comme une maladie mentale et depuis 1990 que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) l’a retiré de la liste des pathologies psychiatriques.

Par des propos qui sentent le « café du commerce », le pape François ne grandit pas sa fonction, la renvoyant à un archaïsme que l’on espérait, tout de même, un peu dépassé. Preuve qu’il ne suffit pas d’être dans la proximité avec les gens, de refuser de se faire appeler François 1er, de se faire taper sur l’épaule ou de circuler à pied en laissant la papamobile au garage, pour être un « progressiste ». Depuis Paul VI, au milieu des années 1960, révolutionnant la liturgie, les papes – même les plus grands à l’image de Jean-Paul II – se sont illustrés par leur « frilosité » sur les sujets de société comme le mariage des prêtres ou l’usage des moyens contraceptifs.

L’Eglise catholique n’est décidément pas un apôtre de la « révolution des mœurs ». Les affaires de pédophilie qui la secouent un peu partout dans le monde attestent d’une pareille « frilosité » pour le respect et l’application de la loi civile. Les regrets exprimés par le pape François en Irlande – haut-lieu de la pédophilie ecclésiastique – sont une réponse bien faible par rapport à l’ampleur des actes criminels commis sur des enfants par des hommes d’Eglise.
Cette situation gravissime aurait pu être l’occasion d’ouvrir un vaste débat au Vatican, non seulement sur le mariage des prêtres évoqué plus haut, mais aussi, plus largement, sur la sexualité des religieux, hommes et femmes. Le finalement très conservateur pape François est à des années-lumière d’une telle initiative.
Pour l’heure, pape François pourrait – au moins – engager une réforme du droit canon, en levant par exemple le secret pontifical en cas de suspicion de violences sexuelles d’un prêtre sur des mineurs, en autorisant les évêques à signaler aux autorités civiles les soupçons d’agressions sexuelles imputables à des prêtres de leur diocèse. Je doute pareillement qu’il s’oriente dans cette voie.

Michel FIZE, sociologue
Auteur de « Mai 68 n’a jamais existé ! » (LGO, 2018)

Comments

  • Anonyme
    août 28, 2018

    5

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