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La 5G se fera avec Huawei. L’Union européenne s’est exprimée en faveur de l’ouverture à tous les fournisseurs, pourvu qu’ils répondent aux règles européennes. Le Commissaire européen au marché intérieur l’a précisé hier, en développant la boîte à outils de l’Europe. 

L’Union européenne s’est exprimée sur Huawei, en lui disant oui. Oui pour venir s’installer sur le marché européen. Oui, sous condition de Thierry Breton, le commissaire européen au marché intérieur. L’Europe s’exprimait hier, par la voie de Thierry Breton. Thierry Breton, c’est le Français à la tête des affaires technologiques. Il a donc ouvert la porte à l’équipementier chinois. En promettant des règles strictes. 

Dans les faits, les opérateurs « à risque » (Thierry Breton ne l’a pas précisé mais le terme semble être pensé pour Huawei) ne pourront pas avoir accès à des infrastructures critiques, que peuvent être des installations nucléaires, des hôpitaux, des bases militaires. Également, les Etats devront obligatoirement avoir plusieurs fournisseurs, pour ne pas générer une dépendance à telle ou telle entreprise. Les données européennes devront rester en Europe.

 

Pour rappel, le géant chinois des télécoms est accusé de collusion avec l’Etat chinois et de partager avec lui les données auxquelles il peut avoir accès dans l’exercice de son activité. Les Etats-Unis ont pris le parti d’interdire Huawei de leur sol et aimeraient que les Européens en fassent de même.

Boris Johnson avait déjà gentiment opposé une fin de non-recevoir au dirigeant américain. Quelques heures après, l’Europe lui a emboîté le pas, semblant surtout vouloir ne froisser personne. Les propos du Commissaire européen restent très génériques. Il faudra du temps pour comprendre ce que cela veut vraiment dire. Dans les faits, l’Europe s’est exprimée d’une voix, pour faire face aux pressions américaines mais les États auront chacun leurs mots à dire et pourront prendre des positions différentes.

S.cohen