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Il faut être gonflé pour croire en l’inflation optimale

Fin novembre, Contrepoints publiait « L’inflation américaine est optimale », un court article dont rien que le titre semblait, disons, provocateur. Il faut dire que depuis quelques années, la baisse de qualité « libérale » de bien des articles de Contrepoints se fait sentir, on devinait là un bel exemple.

Et on n’a pas été déçu. L’article est très court, deux paragraphes seulement en font l’ossature, il est dont facile de les reprendre ici. L’article annonce ainsi que : « L’inflation est à son niveau optimal aux États-Unis, c’est-à-dire dans la bande des 1,0 à 1,5 % ». Cela peut sembler banal, mais tout économiste authentique, donc à tout le moins proche des thèses de l’école autrichienne, sait bien que l’inflation est un méfait pour une population. Même à 1%, par définition, elle réduit la valeur des bas de laine d’autant et donc appauvrit quiconque économise et met de côté pour l’avenir.

Le concept même d’inflation optimale suppose l’idée qu’un taux structurel d’appauvrissement pourrait être une bonne chose, un niveau qu’on recherche et qui serait porteur de prospérité. On a du mal à voir comment une telle idée incongrue peut voir sa publication dans une feuille dite libérale.

Mais l’auteur va plus loin, il nous explique sa pensée : « car en dessous de ce seuil, les risques de déflation peuvent commencer à devenir inquiétants et au-dessus de cette barre critique, ce sont les risques d’inflation qui peuvent l’être. » Ah ! Il est rassurant que l’auteur accepte de voir un risque en l’inflation. Mais un risque de déflation ? C’est là un fort indice de sottise économique.

Car la déflation, cela signifie l’inverse de l’inflation, c’est-à-dire que la monnaie gagne en valeur chaque jour. Que chaque jour, le prix du pain baisse, qu’avec le même salaire, je peux acheter plus. Jörg Guido Hülsmann a écrit un ouvrage sur la déflation (en Français sur le site de l’Institut Coppet) pour l’expliquer et montrer que c’est la base de tout idéal économique humaniste et libéral.

Notre auteur conclut néanmoins que : « … ce sont les risques déflationnistes qui sont les plus inquiétants, après les turbulences financières et les baisses des prix de l’énergie de ces dernières années qui provoquent des variations considérables sur les indices des prix. » Voilà bien une vue étriquée de pseudo-économiste. En gros, parce que les indices des prix fluctuent, la déflation est un grand risque – même si par nature même c’est elle et elle seule qui assure la prospérité de tous ?

Ce qui est triste dans ce genre de torchons, c’est bien sûr qu’ils soient la norme et endorment le bon sens des rares novices qui s’intéressent à l’économie, mais surtout qu’ils soient repris par un organe qui prétend faire avancer la liberté et sa compréhension en nivelant « par le haut ».

s.G

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