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« IL NOUS FAUT REVOIR NOTRE POLITIQUE D’ASILE » Marielle de SARNEZ

 

 

 

 

 

Chers amis,

Les drames se succèdent au large des côtes italiennes et maltaises. On aurait pu espérer que les chefs d’Etat et de gouvernements européens réunis cette semaine à Bruxelles prendraient enfin les questions migratoires et d’asile à bras le corps. Malheureusement, il n’en a rien été. Ce dossier, une fois de plus, a été renvoyé à plus tard.  Combien de morts, combien de naufrages faudra-t-il pour que les responsables politiques gouvernementaux se décident à agir ? Au delà de quels chiffres la mobilisation de l’Union européenne sera-t-elle enfin déclarée ?

A tous ces drames humains, il n’est qu’une réponse à apporter: l’Europe doit se doter des moyens budgétaires et juridiques pour agir dans le cadre d’une politique commune d’asile et d’immigration, dont le principe est arrêté depuis 1999. La première urgence est de mettre en place un corps européen de garde-côtes chargés de surveiller les frontières maritimes de l’Union et de recueillir, en  présence d’ONG, les bateaux en perdition dans la Méditerranée.

C’est d’ailleurs ce que l’Italie, qui en a assez d’être montrée du doigt, a décidé de faire elle même avec sa marine, se substituant ainsi à Frontex. Cet effort de l’État italien coûtera cher à l’Italie – car, de façon absurde, la Commission a déjà prévenu que ces charges supplémentaires ne seraient pas déduites du déficit ! -et se limitera à contrôler les seules eaux italiennes, ce qui réduit considérablement l’intérêt du dispositif. La seule alternative au renforcement de contrôles nationaux chers et inefficaces est donc bien la création d’un corps européen de garde-côtes.

Il nous faut revoir notre politique d’asile. La vague actuelle de demandeurs d’asile, pour des raisons évidentes, provient essentiellement d’Erythrée, de Somalie et de Syrie.

La solidarité de l’Union européenne avec ces populations menacées doit aller de pair avec une solidarité entre Etats membres. L’Europe et les autorités nationales en charge peuvent faire preuve  de discernement parmi les populations qui cherchent à entrer sur le territoire européen. D’autant plus qu’il existe un statut de protection temporaire qui, comme son nom l’indique, n’est pas une invitation à demeurer à long terme, mais à accueillir pour un temps limité des réfugiés, avec un espoir de retour dans leur pays. En attendant, il faut des points d’accès légaux vers l’Union européenne en faveur de ces populations aux abois. Et ne pas laisser l’Italie, Malte ou la Grèce gérer seuls, en première ligne, une situation qu’ils ne peuvent plus contrôler.

Au-delà de l’asile, il y a la question des migrations.

Le cadre européen est le bon pour l’aborder. L’Europe ne peut se penser comme une forteresse fermée au monde. Mais elle ne peut être ouverte aux quatre vents. Elle doit assumer une immigration régulée, qui ne peut se faire au détriment des pays d’émigration, en favorisant par exemple  le départ de leurs élites, médecins, ingénieurs, vers l’Europe sans idée de retour. L’immigration choisie doit l’être par tous.

Enfin, l’Europe se doit de traiter de la question de l’immigration à la source. Bien sûr en luttant résolument contre les filières de passeurs et de trafiquants d’êtres humains. Mais surtout en fondant un véritable partenariat Afrique-Union européenne, gagnant-gagnant. Dans la décennie qui vient, l’Afrique sera source d’une croissance très importante. L’Europe peut être son partenaire. A condition que ce partenariat nouveau soit fondé sur le respect réciproque.

Marielle de Sarnez

Comments

  • Anartien
    novembre 1, 2013

    Bonjour,

    Ces positions ne sont pas libérales mais marquées du sceau d’une pensée étatiste/collectiviste, plus ou moins nationaliste (même dans un sens de nation élargie) qui plus est.

    En effet, sauf à considérer que le territoire européen est la maison/propriété commune – copropriété avec droit de regard sur les nouveaux copropriétaires – des Européens (à protéger comme toute propriété, d’après l’inviolabilité du droit de propriété, prinicpe libéral), il n’appartient pas à l’ Europe, pas plus qu’à une de ses composantes, d’empêcher la libre circulation des personnes ni celle des biens dont les capitaux (libre circulation et absence de frontières « publiques », principe libéral là encore).

    Que la concurrence, non faussée par des réglementations fiscales et prétendûment « sociales » (en fait socialistes), s’exerce pleinement entre « territoires » (je dirais plutôt entre régions géographiques) pour les flux de personnes et de capitaux est d’excellente facture libérale.
    [N.B.: il n’existe pas de « dumping » fiscal ni social; il existe par contre des enfers fiscaux et « sociaux », i.e. de prélèvements sociaux qui sont toujours malfaisants et néfastes, enfers dont il est sain de chercher à s’échapper]

    Il est évident de même qu’il n’appartient à aucune structure « publique », « étatique », de venir au secours de quiconque; et surtout pas par des prestations d’assistanat qui ont pour effet d’attirer tous ceux qui pourraient en vivre plus confortablement, ou moins inconfortablement – que l’on songe aux soins médicaux – dans le pays d’accueil que dans le pays d’origine (pourquoi trouve-t-on tant d’enfants dans les migrants clandestins: cf le dernier drame dans le désert sahélien ou saharien ?): pas, jamais, de solidarité donc, car elle est de nature nécessairement et essentiellement (par essence même) collective, donc collectiviste donc esclavagiste (les liens de la solidarité sont les nouvelles chaînes de l’esclavage).

    Il appartient aux seuls individus, éventuellement regroupés en ONG caritatives de par leur seule volonté libre et par leur choix en conscience, de faire acte de Charité (d’où vient « caritatives » d’ailleurs…).
    Par exemple en accueillant chez eux les migrants, en les hébergeant, en les éduquant et en les soignant, mais aux conditions sine qua non que ce soit à leur seule charge financière (pas de coûts, en aucune façon, pour tous ceux qui ne veulent pas de cet accueil) et qu’ils acceptent l’entière responsabilité, civile et pénale, des actes de ces personnes accueillies (comme ils ont la garde de leurs enfants mineurs).
    Ou mieux, en leur apprenant à pêcher plutôt qu’en leur fournissant les poissons…

    Il ne peut ainsi y avoir de partenariat « Afrique Europe », mais seulement des partenariats Africains-Européens, avec des A/R des individus entre ces régions géographiques au gré de leurs envies et des opportunités (optimisation des choix): voilà une position libérale.

    Merci de bien vouloir essayer de penser à l’endroit, et non à l’envers des positions libérales, positions qui devraient seules figurer dans un « cercle des libéraux ». Sinon, les socialistes de tous bords n’attendent que votre participation: veuillez svp vous le rappeler à l’avenir.

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