ÎLE DE RÉ : LA JUSTICE ORDONNE EN APPEL LE DÉMONTAGE D’UNE STATUE DE LA VIERGE MARIE
La justice a ordonné à la commune de La Flotte-en-Ré, sur l’île de Ré, le déplacement hors du domaine public d’une statue de la Vierge, en vertu de la loi de séparation de l’Église et de l’État de 1905.
La cour administrative d’appel de Bordeaux a ordonné à la commune de La Flotte-en-Ré, sur l’île de Ré, le déplacement hors du domaine public d’une statue de la Vierge située au milieu d’un carrefour, en vertu de la loi de séparation de l’Église et de l’État de 1905, a-t-on appris ce vendredi 13 janvier. Confirmant une première décision du tribunal administratif de Poitiers, en mars dernier, elle a par ailleurs enjoint cette commune de Charente-Maritime de 2 800 habitants de « procéder à son enlèvement dans un délai de six mois », dans un communiqué de presse.
Cette statue de la discorde, qui comporte la mention « vœux de guerre », a été réalisée après la Seconde Guerre mondiale pour une famille reconnaissante de voir un père et son fils rentrer vivants du conflit. D’abord exposée dans un jardin privé, elle a ensuite été donnée à la commune qui l’a installée en 1983 à un carrefour. Mais au printemps 2020, la statue est endommagée après avoir été percutée par un automobiliste. La municipalité décide alors de la reconstruire à l’identique, au même emplacement, sur un promontoire.
Reconstruite à l’identique en 2020
C’est déjà sur ce principe de séparation des Eglises et de l’Etat que le tribunal administratif de Poitiers avait ordonné un démontage, en mars 2022, de cette statue. La sculpture avait été réalisée en 1945 pour une famille, après le retour d’un père et son fils de la Seconde Guerre mondiale. D’abord exposée dans un jardin privé, elle a ensuite été donnée à la commune qui l’a installée en 1983 sur le domaine public. Mais la statue avait été endommagée au printemps 2020, après avoir été percutée par un automobiliste. La municipalité avait alors décidé de la reconstruire à l’identique, au même emplacement. C’est alors qu’une association, La Libre pensée 17, avait saisi la justice pour réclamer ce retrait.
Réaction du maire
Pour le maire de La Flotte, Jean-Paul Héraudeau, cette statue fait partie du patrimoine, « elle est entrée dans l’histoire, ce n’est pas un objet de culte. » D’où l’idée de faire appel de la décision.
Le maire de La Flotte semble bénéficier d’un large soutien. Une pétition en ligne lancée pour « sauver » la statue a réuni près de 30.000 signatures.