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IMMIGRATION: LE FIL DE FER BARBELE AU COEUR DES FRONTIERES DANS LEMONDE

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Le 24 novembre 1874, l’Américain Joseph Glidden de DeKalb (Illinois), déposa le brevet du fil de fer barbelé le plus répandu et construisit la première machine capable de le produire en grande quantité. Il s’agissait d’une version améliorée qui rencontra plus de succès que l’invention de Louis Jannin en France en 1865. La facilité avec laquelle on pouvait le déployer fit qu’il se répandit très vite auprès des éleveurs aux États-Unis. De larges zones pouvaient être désormais clôturées, augmentant ainsi le rendement des élevages et la rentabilité des terres. Les barrières étaient auparavant essentiellement en bois et nécessitaient beaucoup de temps pour être installées et entretenues.

Le fil de fer barbelé, appelé aussi ronce artificielle ou barbelé, est une forme de fil de fer fabriqué de sorte à être piquant avec des pointes ou des angles parfois coupants disposés à intervalle régulier. Une personne ou un animal essayant de franchir ou de passer à travers du fil de fer barbelé aura de forts risques de se blesser.

Il est notamment utilisé dans les clôtures pour le bétail en raison de son faible coût et autour des zones nécessitant une sécurité accrue pour éviter les intrusions ou les évasions. Sa pose est aisée et ne nécessite pas de compétences particulières, il suffit de disposer de quelques points d’attache où l’on peut le fixer avec des câbles ou des agrafes.

Le fil barbelé a été beaucoup utilisé sur les champs de bataille. Déroulé et déposé simplement sur le terrain, il freine la progression des soldats, qui peuvent même s’y emmêler. Dans ce cas, le fil est composé de lames coupantes.

Le mot barbelé vient de l’ancien français barbele qui désignait des objets hérissés de pointes (probablement issu du mot barbe).

Vers la fin du XIXe siècle, les Grandes Plaines du Middle West manquaient de bois pour les palissades ou de pierre pour les murets, ce qui ralentissait la colonisation agraire. Fin 1872, un fermier de Waterman dans l’Illinois développa un système de clôture constitué d’un fil avec une pièce en bois munie de pointes pour repousser les indiens et empêcher le bétail des grands éleveurs (partisans de l’« open range », soit la libre pâture) de la franchir, notamment les cow-boys conduisant leur troupeau vers les villes du Nord et de l’Est1. Il déposa un brevet en mai 1873 et en fit la démonstration lors du marché du comté de DeKalb durant l’été. Cette innovation intrigua plusieurs habitants de la région, Isaac Ellwood, Joseph Glidden et Jacob Haish qui décidèrent d’améliorer le concept. Ellwood déposa un brevet en février 1874 mais arriva à la conclusion que la version de Glidden était plus efficace. Les pointes présentes sur le fil de Glidden étaient réalisés avec un moulin à café. Une fois fabriquées, les pointes étaient placées sur le fil de fer puis torsadées. Pour les maintenir en place, Glidden enroulait un autre fil autour des pointes. Ellwood acheta la moitié du concept à Glidden en juillet 1874 et Glidden déposa son brevet en novembre de la même année. Ils fondèrent ensuite la I.L Ellwood Manufacturing Company. Ils fabriquèrent au début à l’arrière de la boutique d’Ellwood un fil porteur composé de deux câbles torsadés. Le succès arriva rapidement, de même que la concurrence puisque Jacob Haish démarra son propre commerce à partir de ses brevets. En 1876, Glidden vendit la moitié des parts de son brevet à la Washburn and Moen Manufacturing Company basée à Worcester dans le Massachusetts. Ellwood y fut intégré et le commerce du fil barbelé continua à prospérer.

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