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Opposant à Gérard Collomb pour les prochaines élections municipales à Lyon, le candidat de l’UMP expose ses ambitions pour la 3^e ville de France.

Parmi les projets développés par Gérard Collomb, quel est celui qui vous a le plus déçu et celui avec lequel vous êtes le plus en accord ?

L’Hôtel-Dieu a été une occasion ratée, un gâchis qui sera coûteux à réparer. On aurait pu utiliser une partie de ce bâtiment pour y installer des éléments représentatifs du dynamisme lyonnais comme par exemple les universités, ou le pôle régional de santé. Par contre un sujet sur lequel on est en accord, c’est l’aménagement des rives de Saône.

On peut parfois avoir tendance à oublier que Lyon est la 3^e ville de France. Elle est cependant une ville majeure, notamment sur le plan économique. Son avenir passe-t-il par de grands projets ?

Le rôle d’un maire c’est pour moi deux choses : porter bien sûr de grands projets pour développer la ville et en même temps conserver à Lyon une qualité de vie. Gérard Collomb a complètement occulté cette dimension de proximité et pourtant elle participe au bien-être de la population lyonnaise. Un certain nombre de projets urbains sont déjà en cours. Mais depuis douze ans, avec Gérard Collomb, Lyon n’a gagné aucune compétition nationale. On a perdu un grand salon, Lyon mode city, le Grand prix de tennis de Lyon, dernièrement la cité de la gastronomie et Lyon capitale européenne de la culture, contre Marseille. Il faut une nouvelle gouvernance. Gérard Collomb ne supporte pas de ne pas être le premier sur la photo quand je suis convaincu qu’il faut mobiliser les compétences. C’est grâce à cela que l’on réussira à porter Lyon et à lui donner un peu plus de notoriété. Dans beaucoup de domaines on est bon, on a un opéra et un orchestre national très bien positionnés, des théâtres, mais aussi des clubs sportifs. Sur le plan économique, on a des pôles de compétitivité dans tous les domaines. Cependant il est vrai que nous n’avons pas une notoriété grand public mais professionnelle. Il y aura bien sûr un travail à faire pour essayer de donner à Lyon un rayonnement, mais celui-ci doit être porteur de sens.

A chaque élection municipale se pose la question des impôts. Quelle est votre position sur le thème de la fiscalité locale ?

Je veux tout faire pour ne pas avoir à augmenter les impôts. Cela exige de maîtriser la dépense publique. Il faut avoir une gestion des priorités. Il y a ensuite des inconnues, comme les dotations de l’Etat aux collectivités locales. On sait néanmoins qu’elles vont baisser. Il y a des recettes économiques qui vont également baisser dans un contexte difficile sur le plan national et international, je pense notamment aux droits de mutation, liés au marché de l’immobilier, qui sont une recette importante des collectivités locales. Il y a ensuite les charges qui vont être transférées par l’Etat aux collectivités locales. C’est par exemple le cas pour la semaine de quatre jours et demi qui représente pour la ville de Lyon 5 millions d’euros de dépenses supplémentaires.

 Gérard Collomb est favori pour les prochaines municipales. Vous attendez-vous à une bataille particulièrement dure ?

Oui, parce que je suis intimement convaincu que je vais gagner, pour deux raisons. La première c’est que Gérard Collomb a beau se cacher d’être un socialiste, il a le socialisme honteux et celles et ceux qui veulent sanctionner le gouvernement ne voteront pas Gérard Collomb. La deuxième raison est que je vais créer un dynamique et je vais donner envie aux Lyonnais d’ouvrir une nouvelle page. Deux mandats, ça suffit, à un moment donné il faut une respiration démocratique à cette ville.

 Vous allez devoir rassembler autour de votre candidature. Il se trouve que vous êtes un ancien centriste.

Ma première carte politique a été en effet pour le CDS, mais je suis de l’UMP et un modéré dans la tradition humaniste lyonnaise.

Comment vous situez-vous par rapport aux courants libéraux ?

J’aime bien me définir par trois qualificatifs : libéral, social et Européen. Je défends la liberté d’agir et la liberté de choix.

Vous êtes Filloniste. Etes-vous partie prenante du parti de François Fillon, Force républicaine ?

Ma motion à moi, c’est Lyon. Je rassemble dans mon équipe des gens représentatifs de différents courants. J’ai pris parti pour François Fillon lors des élections internes. Mais pour le combat qui me concerne, je suis le gardien du rassemblement de toutes les sensibilités de l’UMP et plus largement de la droite et du centre.

Propos recueillis par Sarah Taupin