La baguette de pain française inscrite au patrimoine immatériel de l’humanité par l’Unesco
La baguette, avec sa croûte croustillante et sa mie moelleuse, emblème dans le monde de la vie quotidienne des Français, a été inscrite mercredi au patrimoine immatériel de l’humanité par l’Unesco. Plus précisément, ce sont les savoir-faire artisanaux et la culture de la baguette qui ont été distingués par l’organisation, qui honore avant tout des traditions à sauvegarder plus que les produits eux-mêmes.
C’est une reconnaissance pour la communauté des artisans boulangers-pâtissiers. (…) La baguette, c’est de la farine, de l’eau, du sel, de la levure et le savoir-faire de l’artisan », s’est félicité Dominique Anract, président de la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française, dans un communiqué.
400 boulangeries disparaissent chaque année
Cette reconnaissance est particulièrement importante, compte tenu des menaces qui pèsent sur ce savoir-faire, comme l’industrialisation et la baisse du nombre de leurs commerces, surtout dans les communes rurales. En 1970, on comptait quelque 55.000 boulangeries artisanales (une boulangerie pour 790 habitants) contre 35.000 aujourd’hui (une pour 2.000 habitants), soit une disparition de 400 boulangeries par an en moyenne, depuis une cinquantaine d’années.
La candidature des savoir-faire artisanaux et de la culture de la baguette de pain a été lancée, en 2017, par la CNBPF et les artisans boulangers, avec l’appui d’un comité de pilotage regroupant les représentants de l’ensemble de la filière blé-farine-pain, d’un comité scientifique (réunissant des spécialistes aux expertises complémentaires et présidé par Bruno Laurioux, président de l’Institut Européen d’Histoire et des Cultures de l’Alimentation) et d’un comité de soutien (présidé par Catherine Dumas, sénatrice de Paris). Ces acteurs sont convaincus que cette candidature permet à la fois le rayonnement des savoir-faire boulangers liés à la baguette française et la sauvegarde de ces savoir-faire face à l’industrialisation.
Afin de caractériser plus finement les pratiques sociales en lien avec la baguette, une étude anthropologique a également été menée en partenariat avec des étudiants de master au sein de l’Université de Tours, dont le Pôle Alimentation réunit de nombreux domaines scientifiques autour de la thématique transversale de l’alimentation.