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LA BANQUE DU VATICAN PEUT-ELLE ROMPRE LA CULTURE DU SILENCE

 

Depuis le premier janvier 2013 la Deutsche Bank qui gère les paiement monétiques au sein de la Cité Vaticane s’est vue dans l’obligation de désactiver l’utilisation de tous ses terminaux électroniques sur ordre de la Banque d’Italie, car le Saint-Siège n’a pas encore atteint les standards requis au niveau international contre le blanchiment d’argent. Les membres du comité Moneyval (un comité d’experts dépendant du Conseil de l’Europe qui repère notamment les blanchiments des capitaux et les sources occultes de financement du terrorisme) estiment en effet que le Vatican remplit à peine 9 des 16 recommandations clés et lui attribuent 7 mentions négatives. La cité-État vient à peine de débuter depuis 2010 une série de réformes à la suite d’importants scandales financiers ayant impliqué sa banque dénommée l’Institut des Œuvres Religieuses (IOR) et qui gère plus de 6,3 milliards d’euros.

L’IOR s’est trouvé au cours des années au cœur de nombreux scandales notamment sous le mandat de Mgr Paul Casimir Marcinkus, ex-directeur de la banque du Vatican. L’établissement était le principal actionnaire du Banco Ambrosiano, banque accusée dans les années 1980 de blanchiment d’argent de la drogue pour la mafia. En mai 2012, l’IOR refait parler d’elle avec le limogeage de son président Ettore Gotti Tedeschi. Les États-Unis viennent d’ajouter, en 2012, le Vatican à une liste de 68 états dont la situation est jugée préoccupante, selon le rapport annuel du Département Américain d’État sur la lutte contre le trafic de drogue dans le monde.
Par chirographe en date du 24 juin 2013, le pape François crée une commission pontificale consultative chargée d’étudier la situation de l’institution et les pistes de réformes en vue de mieux l’harmoniser avec la mission de l’Eglise universelle et du siège apostolique. Cette commission est placée sous la présidence du cardinal Raffaele Farina.
 
L’Institut pour les œuvres de religion (IOR) dite la « banque du Vatican », est la principale institution financière du Saint-Siège. Traditionnellement financée par le denier de Saint-Pierre, son président limogé en 2012 était Ettore Gotti Tedeschi et la conduite des affaires se fait actuellement par Ronaldo Hermann Schmitz. C’est une banque privée, formellement instituée en 1942 par le pape Pie XII, avec son siège dans la cité du Vatican. L’IOR est à tort considérée comme la banque centrale du Vatican, ce rôle revient en fait à l’Administration du patrimoine du siège apostolique (APSA) et l’Autorité d’information financière.

L’IOR a été plusieurs fois au centre de scandales, pas seulement financiers, entre autres la faillite de la Banco Ambrosiano.
 
La Banque du Vatican est considérée comme une banque profitable et rentable. Dans les années 1990, la Banque a investi plus de US$ 10 milliards dans des sociétés étrangères. En 1968, les autorités du Vatican ont embauché Michele Sindona en tant que conseiller financier, en dépit de son passé douteux. Sindona était le principal responsable de l’afflux massif d’argent (technique d’escroquerie de la cavalerie : achats de banques avec les dépouilles de la précédente) quand il a commencé le blanchiment de sommes d’argent issues du narcotrafic lié à la famille Gambino (en prenant une taxe de 50 %) grâce à une société écran nommée « Mabusi ». Cet argent a été obtenu avec l’aide d’un autre banquier, Roberto Calvi, qui a géré la Banque Ambrosiano. Calvi et Sindona étaient membres de la Loge P2].

Une théorie apparaît concernant l’empoisonnement de Jean-Paul Ier. Selon celle-ci, Paul Casimir Marcinkus est mis en cause: en effet, lorsqu’il est devenu pape en 1978, il est informé de suppositions d’actes répréhensibles à la Banque du Vatican et demande à Jean-Marie Villot, le cardinal Secrétaire d’État et chef de la Curie papale, de mener une enquête de fond. Jean-Paul Ier meurt 33 jours après son élection, pouvant laisser supposer qu’il avait été assassiné en raison de la découverte d’un scandale. Cette théorie contredit la version officielle du décès du pape mais elle est corroborée par les déclarations du repenti Vincenzo Calcara[16] au juge Paolo Borsellino. La version officielle attribue sa mort à un infarctus ou une crise d’urémie.

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