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La barbarie similaire des destructeurs de monuments Par Mikhail Gamandiy-Egorov

A l’heure où de nombreux régimes atlantistes d’Europe de l’Est démontent ou détruisent des monuments en mémoire des soldats soviétiques ayant libéré le continent du nazisme, le tout sous la justification d’une russophobie longtemps entretenue et désormais agissant sans le moindre tabou, le parallèle avec les méthodes de nombre de groupes terroristes vient inévitablement à l’esprit.

Si la russophobie des régimes de pays comme la Pologne ou encore les Etats baltes est fort loin d’être nouvelle en soi, désormais elle a pris la forme totalement assumée en ce qui concerne la destruction pure et simple de la mémoire collective et de la morale dans son ensemble à l’encontre des monuments en mémoire des militaires soviétiques ayant libéré la très grande partie du continent européen, et des territoires en question, de la peste brune.

D’une manière naturelle, ces actions qui d’ailleurs provoquent une résistance de plus en plus visible dans les pays en question de la part d’une partie de la population qui rejette cette réécriture de l’histoire, ressemblent si curieusement avec les destructions barbares du patrimoine culturel et civilisationnel syrien, notamment par les terroristes de Daech.

En effet et au-delà de la question du patrimoine historique ou culturel, la morale semble totalement inexistante dans les agissements des barbares terroristes assumés, et de ceux qui prétendent appartenir au monde dit «civilisé». D’autant plus que dans les agissements des Pologne et pays baltes, on retrouve l’approbation également de l’ensemble des régimes occidentaux, y compris justement européens.

De manière générale, on peut observer aujourd’hui même en Occident la tendance généralisée de réécriture historique, y compris de leur propre histoire, lorsqu’il s’agit de s’adapter aux besoins des principaux lobbies puissants du moment, qui dictent la marche à suivre en lien avec des fausses valeurs, prétendument «universelles».

Mais si cela concerne à proprement dit la cuisine occidentale interne, la destruction observée dans un passé assez récent de monuments et de mausolées par les terroristes en Syrie ou au Mali, et désormais le crachat pur et simple sur les millions de soldats soviétiques ayant payé au prix de leur vie la libération de l’Europe du nazisme, concernent justement l’écrasante majorité des peuples non-occidentaux.

Car au final, l’Occident et ses petits sous-traitants ont-ils été ne serait-ce qu’un jour respectueux du patrimoine culturel, historique et civilisationnel des autres? Car à défaut d’arracher le patrimoine culturel et civilisationnel des peuples (notamment lors des colonisations occidentales en Afrique, Asie, Amérique latine), la mentalité de cet Occident collectif et de ses quelques régimes affiliés se place clairement dans une posture raciste vis-à-vis des peuples non-occidentaux. En d’autres termes: nous pouvons piller ce que bon nous semble et détruire aussi si nous le jugerons nécessaire. Et à défaut de le faire soi-même – comme c’est aujourd’hui le cas dans la petite Europe otanesque de l’Est, d’autres le feront à leur place – y compris des éléments ouvertement extrémistes.

Peut-être que justement toute la différence de la pensée de l’Occident et du monde non-occidental (qui représente l’écrasante majorité de l’humanité) se trouve précisément là. L’Occident, extrêmement minoritaire à l’échelle planétaire, considère que la haine, le racisme et d’autres formes d’extrémisme sont parfaitement acceptables du moment que cela sert ses intérêts. A l’inverse, le rejet aujourd’hui de l’Occident, ou plus précisément de la politique occidentale, par un large front de peuples de la planète, ne rentre pas dans le schéma vicieux de la haine vis-à-vis des citoyens ou du patrimoine civilisationnel des pays occidentaux.

Ainsi, le rejet par des millions de Maliens, et d’autres peuples africains, de la politique hexagonale et plus généralement occidentale ne se traduit pas par une haine qui viserait les ressortissants français ou autres occidentaux. La Russie et la Chine n’annulent pas malgré les tensions géopolitiques au summum – la culture européenne et occidentale. Tellement différent de ce qui se fait aujourd’hui dans cette même Europe arrogante, qui tente à faire oublier les grands représentants de la culture russe – et mondiale par la même occasion.

Ou qui tente à raser la mémoire (indestructible) des millions de Soviétiques ayant sauvé l’humanité toute entière d’une domination nazie. Car oui et désolé de le rappeler – ce n’est pas le soldat Ryan qui a sauvé le continent européen de la peste brune, mais bel et bien l’Armée rouge soviétique. Et cela – personne, aussi bas moralement soit-il, ne réussira à le changer.

Au final – où se trouve réellement le prétendu espace civilisé? A titre d’exemple, le monument célèbre de la capitale éthiopienne Addis-Abeba – Tiglachin – construit à la mémoire des militaires éthiopiens, cubains et soviétiques ayant participé à la guerre de l’Ogaden (1977-1978) – n’a jamais été touché même durant la période pro-occidentale du pouvoir éthiopien. Tellement différent du comportement sauvage des régimes polonais et baltes, sous l’approbation de Washington et de Bruxelles. Probablement que la réponse est bel et bien là.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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