La Grande-Duchesse de Luxembourg, s’exprimant devant le groupe Femmes@APCE, évoque son travail de soutien aux femmes en situation difficile
Son Altesse Royale la Grande-Duchesse de Luxembourg était l’invitée d’honneur d’un petit-déjeuner de travail du groupe Femmes@APCE de l’Assemblée, qui s’est tenu à Luxembourg avant une réunion de la Commission permanente de l’Assemblée.
Son Altesse Royale, lors d’un événement coïncidant avec les 16 jours d’action mondiale contre la violence fondée sur le genre, a commencé par évoquer la situation des femmes et des filles en Afghanistan sous le régime des Talibans.
Elle a évoqué « l’oppression systématique et généralisée » à laquelle les femmes afghanes sont confrontées et qui a annulé des décennies de progrès, notamment leur exclusion de tous les aspects de la vie publique et l’interdiction faite aux filles d’accéder à l’éducation, plongeant de nombreuses femmes et de nombreux enfants dans la pauvreté.
De nombreuses femmes afghanes sont également confrontées à la violence fondée sur le genre, en particulier aux mariages forcés et à d’autres formes de traitement déshumanisant, a conclu la Grande-Duchesse : « Nous pouvons aller jusqu’à dire que nous sommes les spectateurs d’un génocide fondé sur le genre ».
« La seule chose qui permettra de mettre un terme à cette situation, c’est que nous élevions nos voix – nous, les femmes », a-t-elle ajouté. « Ce n’est pas seulement l’avenir des femmes afghanes qui est en jeu, mais aussi la position morale de la communauté mondiale. La Grande-Duchesse a également évoqué son travail de lutte contre les violences sexuelles dans les zones de guerre, notamment l’aide apportée aux femmes victimes de viol en tant qu’arme de guerre, ainsi qu’aux enfants nés d’un viol, qui sont parfois rejetés par leur communauté.
Après avoir rencontré le Dr Denis Mukwege, Prix Nobel congolais des droits de l’homme, elle a décidé de « donner une voix » aux femmes dans cette situation, en organisant un forum pour 50 survivantes du monde entier et en créant l’initiative « Stand Speak Rise up ! » pour leur offrir des services de plaidoyer, de microfinancement et de soutien juridique.
Elle a raconté l’histoire personnelle de femmes victimes qui se considéraient comme des « mortes-vivantes », mais qui ont surmonté d’énormes difficultés pour créer des entreprises, des écoles ou des réseaux de soutien. « Si nous ne pouvons pas arrêter les guerres, faisons au moins tout notre possible pour que le viol ne soit plus une arme de guerre », a conclu Son Altesse Royale.
La Secrétaire Générale de l’APCE, Despina Chatzivassiliou-Tsovilis, l’a accueillie en la qualifiant de « modèle » pour l’empouvoirement des femmes, soulignant que la deuxième édition du Prix Vigdís, dont c’est précisément l’objectif, était lancée aujourd’hui.
Environ 25 femmes membres de l’APCE – y compris de pays qui ont connu la violence sexuelle comme arme de guerre, ou qui ont travaillé sur ces questions pour l’Assemblée – ont partagé leurs expériences ou posé des questions.
Le groupe Femmes@APCE est ouvert aux femmes membres de l’Assemblée – de tous les pays et de tous les partis – pour des discussions informelles et le partage d’expériences du point de vue des femmes.