LA GREVE,DE AYN RAND
Pendant les années 1950 et dans des États-Unis en passe de devenir insidieusement une « démocratie populaire », deux industriels tentent héroïquement de défendre leur liberté d’entreprendre contre le processus de collectivisation : Dagny Taggart (chemins de fer) et Hank Rearden (aciéries). Mais cette lutte s’inscrit peu à peu dans un mouvement clandestin de résistance à l’étatisme, ponctué par les mystérieuses disparitions des entrepreneurs et créateurs les plus en vue, qui se mettent en grève contre la collectivisation à l’instigation du véritable héros du roman, John Galt, un génial ingénieur et inventeur.
Ce dernier les rassemble dans son repaire secret du Colorado, où ils s’auto-organisent en une microsociété de coopération volontaire entre individus indépendants et d’où lui, John Galt, prononce un très long discours dans une émissionpirate pour justifier philosophiquement sa résistance à l’oppression. Après bien des péripéties où les relations amoureuses autant que les catastrophes ferroviaires ou les traques policières tiennent un rôle important, les « grévistes » parviennent à enrayer la machine socialétatique et faire partager leur idéal de liberté.
Échappée d’URSS en 1925, scénariste à Hollywood, dramaturge à New-York, puis auteure de deux romans mythiques (avant Atlas il y avait eu The Fountainhead en 1943, lui aussi vendu à près de 7 millions d’exemplaires et traduit en français sous le titre La Source vive en 1981 chez Olivier Orban), Ayn Rand (1905-1982) s’est finalement convertie en philosophe. Sa doctrine – l’ « Objectivisme » – prônant l’accomplissement rationnel et « égoïste » de soi dans une société de libre marché a donné naissance à un important courant de pensée qui influence encore des millions de citoyens américains.