La hausse boursière est-elle sensée ?
Les Américains appellent ça le grand écart entre Main Street, le monde de l’économie réelle et Wall Street, les marchés financiers. Alors que les bourses ont déjà retrouvé des niveaux d’avant crise, les cours des grands indices mondiaux semblent corrélés avec la situation actuelle des entreprises, qui connaissent des temps bien difficiles.Quand les fleurons annoncent des pertes, les boursiers ne s’en soucient pas. Les grands perdants continuent d’avoir la cote en bourse.Après avoir reculé sur le mois de juillet, la Bourse de Paris semble repartie à la hausse, en ce début du mois d’août qui paraissait si incertain et d’ordinaire, le plus creux en bourse. Mardi, Accor, leader européen de l’hôtellerie, annonçait des chiffres catastrophes, avec un chiffre d’affaires divisé par deux et une perte de plus d’1,5 milliard et devrait supprimer plus d’un millier d’emplois pour réduire ses coûts. Tout comme les bancaires (Société générale, Natixis) l’avaient fait précédemment ou Renault et Airbus.Renault et Accor figuraient pourtant parmi les plus belles hausses de l’indice parisien mercredi. Air France regagnait aussi largement la confiance des investisseurs, quand le brouillard pèse toujours sur l’aérien mondial. Faut-il chercher à comprendre ou juste à profiter de la lancée ? Attention, diront les analystes. Ni techniquement, ni fondamentalement, il n’y a de vrai signal d’achat.
Sahara Cohen