
LA LIBERTE ET LA DEMOCRATIE
Nous n’avons toutefois nullement l’intention de faire de la démocratie un fétiche. Il est peut-être vrai que notre génération parle trop de démocratie, et y pense trop, et ne se soucie pas assez des valeurs qu’elle sert. On ne saurait dire de la démocratie ce que Lord Acton a justement dit de la liberté, qu’elle « n’est pas un moyen pour atteindre la fin politique suprême.
Elle est en elle-même… la fin politique suprême. On en a besoin, non pas pour avoir une bonne administration publique, mais pour garantir la sécurité dans la recherche des fins suprêmes de la société et de la vie privée ». La démocratie est essentiellement un moyen, un procédé utilitaire pour sauvegarder la paix intérieure et la liberté individuelle. En tant que telle, elle n’est aucunement infaillible. N’oublions pas non plus qu’il a souvent existé plus de liberté culturelle et spirituelle sous un pouvoir autocratique que sous certaines démocraties, et qu’il est au moins concevable que sous le gouvernement d’une majorité homogène et doctrinaire, la démocratie soit aussi tyrannique que la pire des dictatures. Ce que nous voulons souligner, ce n’est pas que la dictature supprime inévitablement la liberté, mais plutôt que le planisme mène à la dictature parce que la dictature est l’instrument le plus efficace de coercition et de réalisation forcée d’un idéal, et qu’à ce titre elle est indispensable à une société planifiée.
Le conflit entre planisme et démocratie surgit simplement du fait que cette dernière est un obstacle à la suppression de liberté requise par la direction de l’activité économique. Mais dans la mesure où la démocratie cesse d’être une garantie de la liberté individuelle, il se peut qu’elle persiste sous une forme quelconque sous un régime totalitaire. Une véritable « dictature du prolétariat », même démocratique de forme, au jour où elle entreprendrait la direction centralisée de l’économie, détruirait probablement la liberté individuelle aussi complètement que le ferait n’importe quelle autocratie.
youyou
« La démocratie rend les citoyens égaux devant la loi. Elle écrase du même coup la notion de charge sociale assignée (souvent héréditaire) et transforme le peuple non pas en une horloge bien réglée, mais bien en électrons libres. »
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La démocratie permet à l’individu qui vote avec une majorité de ses semblables, d’imposer ses préjugés, ses croyances et parfois même sa religion à d’autres individus forcés à se soumettre sous prétexte qu’ils sont minoritaires.