LA METROPOLE CONTINUE A DIVISER: « Dans cette loi, il y a un virus qui ronge la France depuis plus de 30 ans » Georges Cristiani
L’idée de la nécessité d’améliorer l’organisation des services locaux par la fusion et la coopération des institutions existantes découle des nouvelles conditions de mobilité, qui étendent les périmètres des bassins de vies des habitants d’une ville à un territoire plus important.
En 1966, Gaston Defferre refuse la création d’une communauté urbaine autour de Marseille en raison du risque de voir les communes communistes ou de droite de la périphérie de la ville y devenir majoritaires. Il faut attendre 1992 pour que soit créé une communauté de communes regroupant une vingtaine de communes autour de Marseille. Celle-ci est transformé en communauté urbaine en 2000 mais Aix-en-Provence et Aubagne refusent d’y être associées et créent leurs propres structures intercommunales
La fragmentation administrative de la région urbaine marseillaise est décriée depuis longtemps comme en inadéquation avec les habitudes des habitants. La fusion des universités de la région et de l’organisation de l’évènement Marseille Provence 2013 sont des actes de coopérations métropolitaines. Le cas du traitement des déchets, avec la décharge d’Entressen et l’Incinérateur de Fos-sur-Mer a aussi mis en jeu une coopération métropolitaine.
En 2004, la DATAR lance un « appel à la coopération métropolitaine » face au manque de métropoles françaises de dimension européenne (hors Paris). En 2007, Ségolène Royal, candidate du Parti socialiste à l’élection présidentielle, promet d’élargir la Communauté urbaine Marseille Provence Métropole.
En 2010, les conseils de développement de Marseille Provence Métropole, du Pays d’Aix et du Pays d’Aubagne se prononcent pour « une approche métropolitaine des territoires » et dénoncent « la difficulté à concrétiser des projets à l’échelle métropolitaine et à améliorer le fonctionnement de l’espace métropolitain. » Sophie Joissains, adjointe à la maire d’Aix-en-Provence, s’oppose à cette idée ainsi que Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille, qui souhaite seulement « une péréquation financière entre l’extérieur de Marseille et Marseille ».
En juin 2010, les communes du Pays d’Aubagne organisent un référendum consultatif : 95 % des votants votent « non » au « Grand Marseille ».
Finalement en 2012, les présidents des intercommunalités d’Aix, Marseille et Aubagne annoncent la création d’un pôle métropolitain pour 2013. Ce projet est toutefois stoppé par la volonté du gouvernement Ayrault de créer une véritable métropole.