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La Nation Française

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Ce qui se passe depuis le début de l’année dans notre pays a des aspects rassurants et inquiétants. Rassurant le réveil de la société civile, qui se révolte contre un pouvoir qui porte atteinte à la sphère privée et au socle moral sur lequel s’est fondée la civilisation. Inquiétant l’entêtement des gouvernants à lancer des réformes inspirées par une idéologie surannée et à refuser les réformes rendues indispensables par le contexte économique actuel.
Je n’ai jamais versé dans la déclinologie et j’ai toujours fait confiance à des hommes et des femmes de bonne volonté décidés à retrouver le bon chemin pour changer le cours des choses. « C’est du fond de l’abîme que jaillit la lumière ». Mais, pour que les efforts généreux des uns et des autres aboutissent à éviter le chaos, encore faut-il réfléchir aux raisons profondes, aux raisons ultimes des désordres présents.

Le danger le plus grave à mes yeux est celui du déchirement social et de la radicalisation des tensions, jusqu’à ce que la moitié des Français ne puisse plus supporter l’autre et inversement.
C’est à juste titre que l’on a montré comment le projet de « mariage pour tous » créait une fracture au sein de la nation. Mais on voit aussi que cette semaine aura été celle d’une revendication sociale sans précédent récent, mobilisant personnel de l’industrie et fonctionnaires de l’Education Nationale. On voit encore que les dissensions naissent à propos de l’intervention au Mali et, de façon plus générale, de la conduite à tenir face à l’Islam militant et extrême.
Serions-nous revenus aux temps les plus sombres de l’histoire de la France ?
Je crois que, pour répondre, il faut analyser avec soin les motifs de tension. Certains sont fréquemment évoqués, d’autres passent inaperçus, et c’est dommage.
On évoque à juste titre l’idéologie « post-moderne », celle qui nie toute valeur, qui assimile à la liberté les pires débordements, les pires addictions, voire les pires crimes. Cette philosophie de pacotille a hélas fait des adeptes nombreux, elle aboutit à nier les évidences naturelles, comme le sexe ou la famille, et à sanctifier un désordre social inhumain.

On évoque tout aussi bien le marxisme classique et le principe de la lutte des classes, cette profonde haine du pauvre pour le riche, de l’exploité pour le possédant. Les nostalgiques du stalinisme ont réappris les couplets de l’internationale et lèvent le poing, comme au bon vieux temps.
On évoque encore et à bon escient le communautarisme, cette idée que chaque tribu, chaque colonie d’immigrés n’est pas soumise au droit commun, et n’obéit qu’à ses propres lois, souvent contraires à la loi française.
On évoque enfin le djihad, cette idée de la guerre sainte qui doit permettre d’éliminer les incroyants, les impies, et d’imposer la charia, le code pénal du Coran. Au-delà du communautarisme, il s’agit d’imposer le pouvoir par la violence, en bénéficiant de l’aide de puissances étrangères jurant la perte de l’Occident.
Certes, mon énumération manque de nuances : tous les ennemis de la morale ne sont pas anti-religieux, tous les ouvriers ne sont pas cégétistes, tous les immigrés ne sont pas rebelles à la loi française, et tous les musulmans ne sont pas des islamistes radicaux. C’est fort heureux, et c’est pourquoi on arrive encore à pouvoir vivre ensemble en France.
Je voudrais cependant ajouter à tous ces constats déprimants une réalité déterminante, parce que c’est peut-être celle qui attise et entretient les tensions. La France, aujourd’hui plus qu’hier, vit à l’heure politique et ignore l’agenda économique.

Quelques exemples illustrent ma thèse. L’immigration n’est pas un problème quand elle concerne des gens décidés à travailler et à accepter les disciplines de l’entreprise et du marché ; elle devient explosive quand les immigrés recherchent les bénéfices sociaux, les indemnités et les logements généreusement offerts par les pouvoirs publics au détriment du reste de la population. Le pouvoir d’achat n’est pas un problème quand il est la juste rémunération d’un effort productif ; il devient objet de lutte quand il n’a plus de lien avec la production mais dépend essentiellement de la pression exercée sur les pouvoirs publics pour obtenir des privilèges qui sont autant de sacrifices imposés aux autres.

D’après Jacques GARELLO

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