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8 000 migrants ont pris d’assaut, lundi et mardi, les frontières entre le Maroc et l’enclave espagnole de Ceuta. Parmi eux, au moins 1 500 mineurs.

Quelques kilomètres carrés espagnols, gênants pour le Maroc, coûteux pour l’Espagne, et des voies d’accès à l’Union européenne pour ceux qui tentent de quitter l’Afrique.

L’Espagne y surveille néanmoins plus ses frontières que dans d’autres régions européennes.

Elle y a construit des murs de 20 mètres de haut, placé des barbelés, des barrières sous-marines et, généralement, la collaboration de la police marocaine suffit à empêcher les infiltrations.

Sauf en ce début de semaine. Comme si tout cela était programmé, des milliers de migrants du Mali, du Niger, du Sénégal, mais aussi de nombreux Marocains sont partis à la nage franchir les barrières qui s’enfoncent dans la mer sur des dizaines de mètres.

Une centaine d’entre eux ont réussi à entrer à Ceuta à l’aube hier et à se disperser parmi les 80 000 Espagnols. La plupart, cependant, ont été arrêtés sur la plage.

Quelques véhicules militaires blindés en provenance de Madrid sont arrivés sur le sable, déchargeant des soldats équipés de gilets pare-balles, de casques et de matraques. Certains migrants, épuisés, ont été secourus. La plupart d’entre eux, cependant, ont été maintenus les pieds dans l’eau pour les empêcher, même symboliquement, de toucher le sol européen. Le soir, près de la moitié des 8 000 personnes avaient déjà été expulsées vers le Maroc en vertu d’un accord en vigueur.

Les autres, à l’exception des mineurs, devraient être renvoyés.

Hélène Puerta