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La triste vérité sur la façon de faire fructifier votre capital dans le monde d’aujourd’hui Par John Stepek

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Nous investissons tous dans le but de gagner de l’argent.

Vous disposez d’un capital, et vous voulez le faire fructifier plus rapidement qu’en le laissant dormir à la banque en échange de maigres intérêts. Pour cela vous êtes prêt à prendre un risque.

Dans un monde idéal, vous pourriez faire fructifier votre épargne simplement en le prêtant en échange d’intérêts. Vous pourriez aussi utiliser votre épargne pour acheter des parts dans une société afin de percevoir votre part des bénéfices.

Les entrepreneurs sont à la recherche d’opportunités pour gagner de l’argent en offrant une solution à un problème, autrement dit en répondant à une demande insatisfaite. Le rôle des épargnants et des investisseurs est de leurs apporter les capitaux nécessaires.

Dans un marché libre, les idées qui réussissent génèrent des bénéfices importants, attirant rapidement de nouveaux concurrents. C’est ainsi que le marché s’autorégule et maintien des prix raisonnables. A l’inverse si une idée échoue, l’entrepreneur va devoir trouver un moyen de l’améliorer ou en imaginer une nouvelle.

Ce système, semblable à la sélection naturelle, est le plus efficace que nous ayons découvert pour allouer les ressources limitées dont nous disposons vers les secteurs qui permettent de satisfaire au mieux les désirs des consommateurs.

Ce monde idéal est hélas à des milliers d’années lumières de la réalité des marchés tels qu’ils fonctionnement de nos jours…

Comment faire fructifier votre capital dans le monde d’aujourd’hui

Vous souhaitez gagner de l’argent sur les marchés financiers ?

Vous pourriez passer votre temps à analyser des comptes de résultats d’entreprises cotées afin de trouver des actions sous-évaluées dans lesquelles investir. Vous pourriez aussi risquer votre capital durement gagné sur des idées de business prometteurs.

Mais  vous pourriez tout simplement trouver un marché qui soit poussé toujours plus haut par le flux constant de liquidités injectées par les banques centrales à l’aide de leurs puissants canons protoniques.

Selon vous, laquelle de ces deux stratégies permet une allocation optimale du capital ? Je suspecte que ca soit la première. Hélas les banques centrales ont décidé que la seconde était la voie à suivre pour soutenir l’économie…

En ce qui me concerne, je trouve ce choix un peu étrange. Mais après tout, je ne suis pas un économiste bardé de diplômes.

Je vous livre cette réflexion suite au dernier meeting de politique monétaire la Banque centrale européenne. La BCE a annoncé le maintien de tous les programmes en cours et le big boss, super Mario, a demandé à tout le monde de se détendre au sujet du Brexit.

Il reste déterminé à faire « tout ce qu’il faudra ». Cependant, la question à 1 000 milliards que l’on est en droit de se poser est : reste-t-il encore quelque chose que la banque centrale n’a pas encore achetée ?

Regardez ce qui s’est passé avec les obligations privées dans la zone euro. Le Financial Times a reporté qu’en l’espace de seulement un mois, le prix des obligations achetées par la banque centrale a augmenté en moyenne de 1,9%. Ces grandes entreprises n’avaient pas véritablement besoin de cet argent. Les taux d’intérêt auxquels elles empruntaient étaient déjà au plancher.

Nous assistons à un phénomène identique à celui qui s’était produit aux Etats-Unis durant le programme de rachat d’obligations (QE) dirigé par la FED : la nouvelle monnaie créée a le plus bénéficié à ceux qui en avaient le moins besoin.  En attendant, ces programmes ont pour conséquence de totalement dérégler le mécanisme d’allocation des ressources.

Les investisseurs obligataires s’enrichissent purement et simplement en devançant la banque centrale, qui possède une capacité sans limite à racheter de nouvelles obligations et d’en faire ainsi monter les cours toujours plus haut.

Comme l’a expliqué Chris Telfer de ECM Asset Management au Financial Times : « tout s’échange sur le marché comme si la BCE était déjà acheteuse de toute manière. Les fondamentaux ne semblent plus avoir aucune importance ; je ne connais personne qui se sentent vraiment confortable en achetant dans cette situation »

Et pourtant, pourquoi ne pas le faire ? Quel autre choix avons-nous ?

En passant, je suis persuadé qu’en réalité les banquiers centraux comprennent cela. Je ne pense pas qu’ils soient totalement aveuglés ou prisonniers de leur idéologie keynésienne (à vrai dire peut être que Ben Bernanke l’était, mais ce n’est pas le seul banquier central au monde).

C’est la raison pour laquelle la pression sur les gouvernements augmente pour qu’ils dépensent davantage. Les banquiers centraux sont déjà le pied au plancher.  Ils font pleuvoir l’argent sur les marchés, espérant que d’une façon ou d’une autre l’économie réelle en bénéficiera via l’effet richesse.

Seul un gouvernement démocratiquement élu possède la légitimité pour prendre la décision d’allouer directement de l’argent à un secteur spécifique. Bien Sûr, si cela se produit,  vous pouvez dire adieu à toute notion d’allocation efficace du capital. Mais c’est un problème dont nous parlerons un autre jour.

Il y a de bonnes affaires à saisir dans le secteur minier

Maintenant passons à un autre sujet, beaucoup plus en lien avec l’économie réelle cette fois – nous savons tous que le secteur minier est un secteur cyclique. En tant que tel, c’est un secteur dans lequel je ne recommande pas de suivre une stratégie « buy and hold », c’est-à-dire d’investissement passif à long terme.

Si vous voulez réaliser des gains vraiment exceptionnels, comme ce secteur peut parfois vous en offrir, vous devez investir lorsque les actions minières sont déprimées et impopulaires, puis vendre lorsqu’elles sont de nouveaux aimées des investisseurs et s’échangent beaucoup plus cher.

Malheureusement, personne ne fera sonner une clochette pour vous prévenir lorsque le plus bas puis le plus haut sont atteints…

La bonne nouvelle cependant, c’est qu’il y a beaucoup d’investisseurs expérimentés dans ce secteur qui savent parfaitement ce qu’ils font (ce n’est pas très différent de ce point de vue du secteur de l’immobilier commercial). Observer ce qu’ils font et les imiter peut être très rentable.

Les sociétés minières en général (et les aurifères en particulier) ont très bien performé cette année. Cela peut-il continuer ? Et bien à ce sujet, un deal intéressant s’est produit : le fabricant Japonais d’équipements de minage Komatsu a décidé de racheter son conçurent américain Joy Global.

En période de boom des activités minières, peut importe que les projets d’exploration aboutissent ou non à la découvertes de gisements, les compagnies qui fournissent les équipements prospèrent toujours.

Joy Global s’échange actuellement autour de 28$ par action, soit une prime de 20% par rapport à sa valeur d’avant l’offre d’acquisition. Elle est relativement chère si on rapporte cette valorisation au bénéfice net actuel. Mais comme Lex* l’a souligné dans le Financial Times, Komatsu avait exclu de réaliser une opération similaire en 2012. A cette époque, cela lui aurait coûté 90$ par action sur la base du même multiple de valorisation.

Lex souligne qu’il s’agit d’un bon indicateur de timing du cycle sectoriel. Ces deux compagnies en ont déjà traversé un grand nombre. Elles sont suffisamment expérimentées pour avoir une parfaite maitrise du timing des cycles. Les multiples de valorisation peuvent paraitre élevés aujourd’hui, mais ils ne le seront plus demain, lorsque les bénéfices seront de nouveau en forte hausse.

Pour moi, cela démontre que les professionnels ont confiance dans la reprise du secteur minier, il ne s’agit pas d’exubérance irrationnelle. Et bien qu’aucun secteur ne soit immunisé contre les tromperies des banquiers centraux, les sociétés minières au moins produisent un actif tangible qui bénéficiera de l’inflation que risque de causer l’interventionnisme keynésien des banques centrales.

Pour le moment, je vais donc conserver mes actions minières, et je vous recommande de faire de même.

* Lex est l’une des lettres d’information financière les plus influentes au monde. Elle est publiée quotidiennement par le Financial Times.

Pour plus d’informations et de conseils de ce genre, c’est ici et c’est gratuit

 

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