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LA TVA SOCIAL : QUE DISENT LES LIBERAUX

 

La mondialisation est souvent accusée d’être la cause du chômage en France. En particulier, sont accusées les importations en provenance de pays à bas coûts salariaux. Pour lutter contre ce phénomène, une proposition est d’instaurer une TVA sociale.

 

Le principe

Le principe de la TVA sociale est de financer les prestations sociales par la TVA. L’objectif est de rendre le pays plus compétitif dans les échanges internationaux. Et aussi de faire contribuer à la protection sociale les importations, qui sont soumises à la TVA. En effet, selon le principe de la TVA sociale, la compétitivité dans le commerce international provient de coût du travail faible. Et cette faiblesse dans les coûts du travail provient de l’absence de protection sociale, ou d’une protection réduite, chez les pays exportateurs compétitifs.e but est donc une amélioration de la compétitivité des produits nationaux à l’international, et une pénalisation des produits importés.
Plusieurs idées sous-tendent donc le principe de TVA sociale. D’abord, l’idée de pouvoir contrôler l’emploi en manipulant la TVA. Ensuite, l’idée que la compétitivité dans le commerce international provient du prix. C’est aussi un concept dans lequel la balance commerciale est un indicateur clef. Enfin, adopter la TVA sociale c’est considérer que les problèmes d’emploi en France proviennent de la concurrence des pays à bas salaires. Ce sont ces idées qui seront mises à l’épreuve dans cet article.
Le contrôle de l’emploi par la TVA

La TVA sociale suppose un mécanisme simple: la baisse du coût du travail va augmenter les exportations, l’emploi et le revenu. La hausse de la TVA va augmenter le prix des produits importés, donc diminuer leurs ventes, et rendre les produits locaux plus compétitifs.
Cela suppose d’abord que la hausse de la TVA, pour les produits locaux, n’entraîne pas une hausse généralisée des prix. C’est-à dire, que la hausse de la TVA sera entièrement compensée par la baisse des charges sociales.

Ce qui n’est déjà pas évident.
Cependant, admettons que tout se passe sans problèmes, sans augmentation des prix. Examinons le sujet uniquement du point de vue du commerce international. Est-ce qu’une hausse du prix des produits importés favoriserait le produits fabriqués en France, et l’emploi en France?
L’économie est un système complexe. Il faut s’en souvenir. Prenons l’exemple d’une hausse du prix de la Dacia Logan, une des voitures les moins chères du marché. Un rapport qualité-prix exceptionnel: l’habitabilité d’une Clio, un coffre immense. Imaginons que son prix augmente, du fait de l’augmentation de la TVA. Que se passera-t-il? Ceux qui ont besoin d’une telle voiture l’achèterons quand même. Mais ils devront réduire leurs dépenses dans d’autres domaines: restaurant, loisirs par exemple.
Ou encore, ils achèteront une voiture d’occasion, sans aucun bénéfice pour l’emploi.
Enfin, même si c’est un constructeur français qui bénéficie de l’achat de la voiture, ce sera au détriment d’autres dépenses. Un jeu à somme nulle. Donc pas de croissance en plus, pas d’emplois en plus.Une baisse des importations peut aussi signifier des revenus en moins pour des entreprises françaises. Imaginons une entreprise qui conçoit des produits, les fait fabriquer en Chine, pour les vendre dans le monde entier. Une augmentation des prix, à cause de l’augmentation de la TVA, entraîne une diminution des revenus, des royalties sur le produit par exemple, une baisse des rémunérations ou même des licenciements en France, et finalement, une baisse de l’emploi.
Enfin, une hausse de la TVA ne pourra pas être compensée par la baisse des charges sociales dans les secteurs fortement capitalistiques. Par exemple, Nicolas Hayek, le fondateur de Swatch, déclarait que dans les grands groupe, la masse salariale représente 20% des charges seulement. Si le secteur est fortement automatisé, c’est l’amortissement des machines qui représente les charges les plus importantes, pas les salaires. Or, certains secteurs sont fortement capitalistiques, comme la hautes technologie par exemple. Ainsi, l’industrie des microprocesseurs exige des investissements colossaux à amortir sur un cycle de produit presque, puisqu’il faut réinvestir à chaque changement de génération.

 

 

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