Laissez-nous la nuit de Pauline Claviere
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Salut. T’aurais pas une cigarette je lui demande. Je l’ai dit comme ça, simplement, c’était un peu court, c’est sûr, pas très habile comme approche, pas très poli mais je n’en peux plus de cette journée. Je suis à bout. IL faut que je fume. Il se retourne, je comprends qu’il s’est installé en haut. Je m’en fous. Je préfère être proche du sol. Au cas où. Je ne sais pas, c’est comme ça. Sa longue main farfouille dans la laine, on dirait un tricot de grand-mère.
Le gamin doit avoir quoi, 18, 19 ans et il se balade avec cette nippe de vieille dame.
C’est un lieu que nul ne veut connaître.
Une société de la nuit, où chacun pays sa dette , souffre, espère, guette la lumière. Et se transforme au fil des années.
Derrière la clôture de métal et de ciment, il y a Max : c’est vous,
C’est moi. Rien ne l’a préparé à cette chute.
Cédric Leboussi
4.5