LE CANDIDAT BASTIAT PARLE AUX LIBERAUX
Chers Amis,
Devant la nullité abyssale de la classe politique française contemporaine, j’ai décidé de descendre de mon petit nuage le temps d’une campagne présidentielle.
Je me présente aux élections présidentielles de 2012 pour porter le temps d’une campagne le drapeau du libéralisme.
L’étatisme règne en maitre dans les discours et les actes de la totalité du spectre politique français. Et c’est l’étatisme qui est la cause d’une large partie de nos problèmes.
Jamais en temps de paix, l’État n’a eu une telle place dans notre société.
Nous détenons le record mondial du nombre d’élus par habitant (plus de 600 000, 1 pour 108 habitants).
Les dépenses publiques sont passées de 12,6% du PIB en 1912 à 39% sous de Gaulle et à plus de 56% aujourd’hui.
A un État déjà envahissant et couteux, en une génération, nous avons hérité d’un infra-Etat, des collectivités locales gourmandes et un supra-Etat, une union Européenne bureaucratique et jacobine. Sans d’ailleurs que l’Etat national ne diminue significativement.
Jamais nous n’avons été autant gouvernés, dirigés, soignés, scrutés, infantilisés, taxés et commandés.
Jamais les bureaucrates, les politiques et les syndicalistes n’ont disposé à notre place d’une aussi grande partie du fruit de notre travail ou de notre épargne. Nous travaillons et ils décident. Ils décident de notre culture, de nos soins, de notre retraite, de l’école de nos enfants, de notre logement, de nos investissements ou de nos loisirs.
Jamais le capitalisme de copinage n’a autant fait les poches des contribuables. Des grandes banques aux industries agro-alimentaires, des entreprises de presse à celles de la culture ou du bâtiment ; une longue file d’intérêts privés ont instrumentalisé l’État pour nous interdire de choisir ou pour nous forcer à les soutenir.
Jamais depuis longtemps, le pillage invisible des classes moyennes au profit de l’État et des grandes banques par la planche à billets de la banque centrale et l’inflation n’a été aussi intense.
Jamais depuis la loi de 1881 –hors période de guerres-, la liberté d’expression n’a connu une telle accumulation de clauses restrictives pour servir des clientèles électorales ou pour protéger le pouvoir politique.
Jamais nos lois n’ont été un tel maquis inextricable et instable favorisant le procédurier au détriment de l’honnête citoyen.
Jamais les jolis mots de fraternité, générosité et solidarité n’ont été autant détourné de leur sens pour devenir le masque hypocrite d’un vote bonne conscience destiné à vivre aux dépens des autres au travers de l’Etat.
Ce monde n’est pas un monde libéral, c’est un monde dominé par des organisations étatiques surdimensionnées, par une classe politico-syndicale pléthorique et par une liste de plus en plus longue d’intérêts particuliers achetés avec les ressources publiques.
Cette crise n’est pas une crise libérale, c’est une crise de l’interventionnisme monétaire, du capitalisme de copinage et du surendettement d’État.
Rien, en l’absence de catastrophe naturelle et de guerre, ne justifie un tel désastre économique, un tel gâchis, une telle morosité et une telle angoisse.
Et au milieu de ce désastre, les candidats à présidentielle rivalisent tous d’imagination pour nous proposer encore davantage d’interventions, encore davantage de taxes, encore davantage de protectionnisme, encore davantage de pouvoir pour l’État et encore davantage de planche à billets.
Le débat public a été confisqué par des politiciens inamovibles, des experts autoproclamés fiers de murmurer à l’oreille des puissants et des syndicalistes qui ne représentent personne. Il est temps que cela cesse.
Il est temps de revenir à ce qui a fait la force de notre civilisation : la liberté individuelle, la propriété individuelle et la responsabilité individuelle sous le règne du Droit égal pour tous. Et un État régalien simplement chargé de faire respecter ce Droit.
Nous sommes des adultes libres et responsables, pas des enfants attardés devant être grondés par un Etat-papa et mouchés par un Etat-maman.
C’est aux citoyens de fixer les limites de l’action de l’État, pas le contraire.
C’est aux citoyens de contrôler la classe politique, pas le contraire.
C’est aux associations libres de permettre aux Hommes de s’entre-aider, pour donner ou pour travailler ensemble, pas aux organisations obligatoires, centralisées et monopolistiques d’État.
C’est aux individus libres de décider comment chercher le bonheur.
C’est aux individus libres de décider comment vivre, créer ou aimer.
C’est aux individus libres de décider avec qui travailler ou échanger.
C’est aux individus libres de décider avec qui partager et avec qui s’associer.
C’est aux individus libres de décider quels artistes soutenir et quelle presse lire.
C’est aux individus libres de décider quand consommer et quand épargner.
C’est aux individus libres de décider où investir et où entreprendre.
C’est aux individus libres de décider où se soigner et où instruire leurs enfants.
Pour donner, échanger, créer, se reposer, travailler ou construire, nous n’avons pas besoin d’une bureaucratie amorphe, d’une classe politiquo-syndicale envahissante et de faux savants culpabilisants, tous s’imposant par la force de l’Etat.
Ils ont besoin de nous pour vivre, nous n’avons pas besoin d’eux pour vivre.
Nous n’avons pas à mendier le droit de conserver le fruit de notre travail, de nos échanges et de notre épargne.
Notre droit à la liberté, notre droit de propriété sont inaliénables.
Nous avons trop reculé, trop accepté depuis plusieurs décennies. Nous ne laisserons pas davantage les étatistes bavards saccager notre avenir et celui de nos enfants, détruire nos libertés et mettre à terre notre civilisation.
Amis libéraux, vivants ou morts, ne nous laissons pas abattre. Il est temps de sonner le tocsin de l’étatisme délirant qui mène notre pays à la tombe.
Il est temps d’entrer en résistance.
Ma candidature d’outre-tombe est le premier témoignage de ce mouvement.
Désormais, nous ne reculerons plus, nous avancerons. Nous ne subirons plus, nous lutterons.
Les prochaines années seront celles de la reconquête. Elle commence aujourd’hui.
Bien à vous
Frédéric Bastiat
« Il y a trop de grands hommes dans le monde ; il y a trop de législateurs, organisateurs, instituteurs de sociétés, conducteurs de peuples, pères des nations, etc. Trop de gens se placent au-dessus de l’humanité pour la régenter, trop de gens font métier de s’occuper d’elle. »
Frédéric Bastiat